Cannabis : il n'est jamais trop tard pour arrêter, des effets bénéfiques dès le sevrage

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Publié le 31/10/2018
cannabis jeunes fumeurs

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Crédit photo : Phanie

L'arrêt du cannabis chez des jeunes consommateurs réguliers s'accompagne rapidement d'une amélioration de la mémorisation, selon une étude américaine parue dans « Journal of Clinical Psychiatry ».

Au total, 88 adolescents et jeunes adultes de 16 à 25 ans, consommant du cannabis au moins une fois par semaine, ont été inclus. Ils ont été randomisés en deux groupes et suivis pendant 1 mois. Les 62 individus du premier groupe devaient arrêter leur consommation de cannabis (vérification du sevrage par test urinaire) ; 88,7 % d'entre eux ont complété le suivi. Les 26 individus du second groupe poursuivaient quant à eux leur consommation habituelle.

Pas d'effet sur l'attention

Leurs capacités de mémorisation et d'attention ont été étudiées à l'inclusion et de manière hebdomadaire pendant 4 semaines.

Dès la première semaine, le bénéfice de l'arrêt du cannabis a pu être mesuré, avec une amélioration de la mémorisation des nouvelles informations. Si cette amélioration persiste au cours des semaines suivantes, elle reste toutefois stable.

En plus de confirmer les effets néfastes du cannabis sur les fonctions cognitives, « ces résultats confirment l'amélioration de la mémoire à l'arrêt du cannabis que l'on observe en pratique clinique, commente pour « le Quotidien » le Pr Amine Benyamina, psychiatre spécialiste des addictions à l'hôpital Paul-Brousse (AP-HP). Nous voyons bien, quand nous avons affaire à des jeunes, que les performances scolaires sont meilleures à l'arrêt du cannabis ».

Un essai plus vaste en cours

Pour ce qui est de l'attention, aucune différence significative entre les deux groupes n'a toutefois été constatée. « Le délai est trop court pour apprécier ce critère, estime le Pr Benyamina. À mon avis, l'attention pourrait également être améliorée à terme ».

« Un essai plus vaste est en cours. Il inclut un groupe contrôle d'individus non consommateurs, ce qui sera essentiel pour déterminer si l'ampleur du changement de mémorisation au cours de la première semaine d'abstinence représente un retour total à la normale », annoncent les auteurs. Il serait également intéressant d'évaluer l'amélioration des fonctions cognitives en fonction du degré de consommation des participants.


Source : lequotidiendumedecin.fr