Un Britannique de 42 ans, adepte des injections d’héroïne par voie sous-cutanée, est admis à l’hôpital Hammersmith de Londres pour un tableau associant dysarthrie, diplopie et dysphagie. L’examen clinique d’entrée montre un ptosis bilatéral, une lenteur du réflexe pupillaire à la lumière, une paralysie bilatérale du sixième nerf crânien ainsi que de multiples abcès au niveau des bras et des jambes. Peu de temps après l’admission, la dysphagie s’aggrave, ce qui conduit à intuber le patient pour protéger ses voies aériennes. L’électromyographie suggère un trouble de la transmission neuromusculaire. On porte le diagnostic de botulisme d’inoculation. De façon empirique, on administre au patient une antitoxine antibotulique d’origine équine et un traitement antimicrobien. Les abcès sont débridés chirurgicalement. Par la suite, de la toxine botulique est détectée dans son sang ; Clostridium botulinum est cultivé à partir des abcès. Le patient est extubé au bout de deux semaines, mais la récupération neurologique complète prend plusieurs mois.
« Les injections sous-cutanées ou intramusculaires d’héroïne contaminée par des spores de C. botulinum constituent un facteur de risque majeur de botulisme d’inoculation », concluent les auteurs.
Amir Sam, « New England Journal of Medicine » du 16 décembre 2010, p. 2444.
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