Ce « fléau inégalé de santé publique » - un fumeur sur deux décédera des conséquences de son tabagisme, les fumeurs perdent 20 à 25 années d’espérance de vie - méritait bien de nouvelles recommandations pour l’arrêt et la prévention de la rechute.
Les nouvelles recommandations partent du constat que 97 % des fumeurs qui essaient d’arrêter sans aucune aide échouent. « Le produit agit directement dans le cerveau, sur ses capacités de réflexion à l’égard de sa drogue. L’arrêt n’est donc pas une question de volonté, mais de motivation », observe le Pr Albert Ouazana, médecin généraliste lui-même et président du groupe de travail qui a élaboré cette recommandation. Il est dans ce contexte parfaitement légitime de demander de l’aide.
Pour aider les médecins, invités à adopter une démarche prosélyte vis-à-vis de leurs patients fumeurs, qu’ils soient ou non candidats à l’arrêt, quel que soit le motif initial de la consultation, la HAS a donc conçu une vingtaine d’outils, téléchargeables sur son site (www.has-sante.fr). Elle recommande un dépistage systématique et actualisé du statut tabagique de chaque patient. Le médecin doit conseiller, là encore systématiquement, l’abstinence, pour conduire le patient dans l’intentionnalité de l’arrêt, précise le Dr Cédric Grouchka (HAS).
Les substituts nicotiniques
En ce qui concerne les traitements pour l’arrêt, les substituts nicotiniques quelle que soit leur forme, dont l’efficacité a été réévaluée à l’occasion de ce travail, restent indiqués en première intention. « Les données encore contradictoires des études sur la varénicline et le bupropion justifient que l’on réserve ces médicaments en deuxième ligne », souligne le Dr Grouchka.
Enfin, « la cigarette électronique, si elle ouvre la porte de l’arrêt, n’a aujourd’hui pas de place officielle dans ces recommandations 2014, faute d’études exploitables, de grande ampleur pour établir leur efficacité et au long terme pour repérer d’éventuels effets néfastes sur la santé », note le Pr Ouazana. Ce dont on est certain toutefois, c’est qu’elle renferme beaucoup moins de toxiques et qu’il n’est pas question de dissuader un fumeur de vapoter… La cigarette électronique doit être idéalement utilisée de façon temporaire (« quelques mois », suggère-t-il) dans l’intention d’arrêter définitivement.
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