Le Cannabis conforte sa place de la drogue la plus expérimentée en France

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Publié le 26/11/2018
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Crédit photo : S. Toubon

Près de la moitié des adultes français (45 %) ont déjà consommé du cannabis, selon les données 2 017 de l'enquête baromètre santé de Santé Publique France (SPF), exploitées conjointement par SPF et par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Ce chiffre est en progression par rapport à 2014, date du dernier exercice du genre, où 42 % des adultes affirmaient avoir déjà consommé du cannabis. La proportion des usagers dans l'année (11 %) est stable mais celle des usagers réguliers (au moins 10 consommations par an) est en augmentation, de 3,1 à 3,6 %. De plus, 2,2 % des 18-24 ans déclarent un usage quotidien contre 1,7 % en 2014.

« Si les progressions observées sont bien moindres que celles intervenues entre 2010 et 2014, les niveaux 2 017 s'avèrent être les plus élevés depuis 25 ans », constate l'OFDT, qui note également un creusement de l'écart entre femmes et hommes, ces derniers étant de plus gros consommateurs. Les autres drogues illicites sont loin derrière le cannabis en termes de niveau d'expérimentation : 5,6 % pour la cocaïne et 5 % pour l'ecstasy. L'usage régulier de cocaïne est en nette progression et atteint désormais 1,6 %.

Une amende forfaitaire renforce la réponse pénale à l’usage de cannabis

« Nous sortons progressivement d’une période où la typologie des usages de Substances Psychoactives était dominée par un déterminisme générationnel : cannabis et drogues illicites chez les plus jeunes, tabac et alcool chez les adultes, réagit dans un communiqué la Fédération addiction. Dès lors, on comprend mieux pourquoi le clivage licite/illicite, largement fondé dans notre pays [..] plus qu’une prohibition inefficace et de plus en plus décalée par rapport aux évolutions sociétales ».

Au niveau politique, le message n'a, semble-t-il, pas été entendu, puisque l'assemblée nationale a voté vendredi soir, en première lecture du projet de réforme de la justice, la création d'une amende forfaitaire de 200 euros pour mieux sanctionner l'usage illicite de stupéfiants, jusqu'alors réprimé uniquement par une peine de prison et une forte amende, peu souvent prononcées.


Source : lequotidiendumedecin.fr