Accès douloureux paroxystiques

Le fentanyl par voie nasale

Publié le 06/05/2010
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LES ACCÈS douloureux paroxystiques ( ADP) sont fréquents et ils altèrent gravement la qualité de vie des cancéreux, a rappelé le Pr P. Poulain ( Centre Claudius Regaud, Toulouse). La rapidité d’action et la maniabilité du fentanyl en spray nasal, Instanyl, forme galénique commercialisée par Nycomed, sont des atouts importants pour contrôler ces crises.

L’ADP est une exacerbation passagère d’une douleur par ailleurs contrôlée par un traitement morphinique de fond ; il est imprévisible dans 20 à 60% des cas, et prévisible dans 40 à 60% des cas ( douleurs des métastases osseuses, provoquées par la station debout, par exemple). En moyenne, l’ADP dure une heure, la douleur atteignant son acmé en 5 à 10 minutes.

Comme le rappelle le Pr Poulain, les ADP marquent la sévérité et l’inéluctabilité de la maladie. Cela peut aboutir à une hantise, bien traduite par le terme « longue et douloureuse maladie ». Une dramatisation renforcée par le cérémonial imposé par la pompe à morphine. D’où le développement de différents modes d’administration d’antalgiques morphiniques d’action rapide : comprimés à libération immédiate de morphine ou d’oxycodone (action en 30 à 40 mn) et surtout plusieurs modes d’administration du fentanyl agissant, en moyenne, en 15mn, dispositif intra-muqueux oral, comprimé sublingual, comprimé lingual et dorénavant le spray nasal.

La démonstration d’Instanyl

Ce dernier, commercialisé sous le nom d’Instanyl, assure une biodisponibilité élevée ( environ 89%) et une demi-vie de distribution similaire à la voie intra-veineuse ( 6mn). Le spray nasal est d’utilisation simple, y compris chez les patients présentant les fréquents effets secondaires des traitements anticancéreux (nausées, vomissements, bouche sèche, mucites…) ; la biodisponibilité n’est pas modifiée chez les allergiques et en cas d’écoulement nasal.

Une étude pivot, portant sur 113 cancéreux tolérant les opioïdes, a montré, versus placebo, qu’Instanyl réduisant significativement la douleur, à 10 minutes (p<0,001), supériorité qui persiste à 20, 40 et 60 min.

Une autre étude a comparé Instanyl au Fentanyl transmuqueux oral ( en ouvert, randomisée et croisée) : 65,7% des patients ont été soulagés plus rapidement sous Instanyl ( p<0,001), 11 minutes versus 16. Même différence significative en faveur d’Instanyl si l’on considère les pourcentages de soulagement supérieurs à 50%, à 5, 10, 15, 20 et 30 min. Enfin, 77,4% des patients ont donné leur préférence à Instanyl ( versus 22,6%) et 90,1% ( contre 39,8%) l’ont jugé facile, voire très facile à utiliser.

La tolérance rejoint celle des opioïdes, sans problème particulier de tolérance locale.

Instanyl est mis à disposition en trois dosages (50, 100 et 200 µg/dose), la titration commençant à 50 µg dans une narine. La dose maximale correspond à quatre ADP par jour, deux administrations devant être séparées d’au moins dix minutes.

Conférence de Presse organisée par le Laboratoire Nycomed.

Dr ALAIN MARIÉ

Source : Le Quotidien du Médecin: 8765