L’ACADÉMIE nationale de médecine réaffirme sa position face aux boissons alcooliques, arrêtée dès 2003 : il faut « délivrer un message clair de santé publique » aux consommateurs « afin de leur éviter un mésusage d’alcool ». « Selon des données récentes, 37 % des 18-74 ans présenteraient une consommation à risque », souligne le Pr Roger Nordmann, président de la commission « Addictions ». Dans un tel contexte, les académiciens formulent deux recommandations, adoptées le 19 mai. D’une part, ils appellent à une intensification de la diffusion de conseils précisant les circonstances au cours desquelles toute consommation apparaît dangereuse et doit être proscrite, et d’autre part ils préconisent à tout buveur régulier de pratiquer périodiquement une auto-évaluation individuelle et volontaire de sa dépendance éventuelle en s’astreignant à une journée« Zéro alcool ».
Dans un cas sont visés les femmes enceintes et qui allaitent, l’enfance et la préadolescence, l’association avec des substances psychoactives, en particulier psychotropes ou antihistaminiques, les conducteurs de véhicules et les personnes travaillant à un poste de sécurité.
Pour la journée« Zéro alcool » , un soutien se révèle indispensable. Il peut être obtenu grâce à des lignes d’écoute téléphoniques spécialisées ou des brochures, mais surtout en recourant à un généraliste ou à une consultation en alcoologie. Il appartient au praticien de « détailler, sans culpabiliser, les conditions d’usage d’alcool dont les conséquences dépendent de multiples facteurs ». C’est « la responsabilisation du consommateur à l’aide du test d’auto-évaluation » qui contribuera « à réduire la prévalence des conduites d’alcoolisation à risque dont les conséquences personnelles et sociétales demeurent considérables ». Une expertise de l’efficacité de ces avis apparaît nécessaire« à court terme ».
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