Strasbourg : ouverture d'une salle de consommation à moindres risques

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Publié le 08/11/2016

Ouverte depuis le 7 novembre, la « salle de consommation à moindres risques » de Strasbourg, située au sein de l’hôpital civil, souhaite en premier lieu inciter les usagers de drogues à entamer une véritable démarche de soins.

Entièrement rénové, le rez-de-chaussée de cet ancien service de chirurgie thoracique dispose désormais de salles d’accueil, de soins et de repos, ainsi que de pièces boxées permettant non seulement les injections, mais aussi les inhalations et les « sniffs ». Pour y accéder, les utilisateurs de drogues doivent accepter une rencontre préalable avec l’équipe d’accueil, signer et respecter le règlement et apporter leurs propres produits – le matériel de prévention leur étant remis sur place.

Un projet soutenu à 90 %

Comme l’a rappelé le maire de Strasbourg, Roland Ries, 90 % des conseillers municipaux ont soutenu ce projet, qui vise avant tout à « ne pas ajouter de risque au risque », et qui n’a donc pas déclenché de polémiques aussi violentes que celles qui ont parfois accompagné d’autres projets du même type.

Pour le Dr Alexandre Feltz, adjoint au maire chargé de la santé, la localisation de la salle au centre de l’hôpital – avec toutefois un cheminement et une entrée totalement séparés de tous les autres bâtiments et services – permet, en cas de besoin, de proposer aux consommateurs tous les services médicaux et sociaux nécessaires. De plus, la salle répond selon lui à la mission historique de l’hôpital, qui est de s’ouvrir aux personnes les plus éloignées des accès aux soins.

Une salle ouverte tous les après-midi, 365 jours par an

Concrètement, la salle, baptisée « Argos », est gérée par les équipes de l’association Ithaque, qui réunit des médecins, des infirmières, des psychologues et des travailleurs sociaux, qui coordonnent un réseau de microstructures et mènent des programmes de prévention, de soins et de réduction des risques.

Les locaux appartiennent toujours à l’hôpital, mais leur rénovation a été financée conjointement par la ville, l’ARS et l’hôpital. La salle est ouverte 365 jours par an, de 13 heures à 19 heures.

Afin de rassurer les utilisateurs, aucune interpellation par la police ne pourra avoir lieu aux abords immédiats de la salle. Par contre, aucun achat, vente ou échange de produits ne sera toléré dans les locaux ni dans ses abords. Les responsables d’Argos tablent sur une montée en puissance progressive de la structure, qui devra apprendre à se faire mieux connaître des consommateurs, mais aussi des Strasbourgeois en général : « Nous travaillons dans le cadre de la loi, nous sommes novateurs, mais le débat public peut toujours ressurgir », a souligné Roland Ries.


Source : lequotidiendumedecin.fr