Un médecin agressé à Metz après avoir refusé une prescription de Subutex à un patient

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Publié le 02/02/2018
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Crédit photo : AFP

Un quadragénaire s’en est pris à un médecin du quartier du Pontiffroy, à Metz, mercredi 31 janvier, vers 18 heures. Très légèrement blessé, le généraliste a porté plainte contre son agresseur, dont il n’est pas le médecin traitant. C’est le refus de lui prescrire un traitement de substitution aux opiacés qui a déclenché l’altercation, selon des informations publiées par « Lorraine actu » et confirmées au « Quotidien » par une source policière.

Le patient, en état d’alcoolisation, s’est d’abord mis en colère, avant de partir en claquant la porte. Il est revenu quelques instants plus tard au cabinet avec l’intention d’en découdre. Le généraliste a esquivé un coup de poing et est parvenu à maîtriser son agresseur. Il a été légèrement blessé à la main et au coude lors de l’empoignade, mais n’a pas fait l’objet d’une ITT. C’est une patiente, présente au moment de l’altercation qui a prévenu la police, ce qui a provoqué le départ de l’agresseur.

L’homme, visiblement connu pour des faits similaires, a été interpellé le lendemain et placé en garde à vue. Il a été jugé en comparution immédiate pour violences aggravées et risque 18 mois de prison.

Menaces, claquements de porte, coups de pied dans les meubles…

Contacté par le « Quotidien », le médecin, qui compte de nombreux toxicomanes dans sa patientèle, n’a pas souhaité s’exprimer. « On est malheureusement exposé fréquemment à ce genre de situations lorsqu’on a une telle patientèle, témoigne un médecin messin. Des patients un peu éméchés ou sous l’emprise d’une drogue, qui ne sont pas dans leur état normal, sont prêts à obtenir ce qu’ils réclament par tous les moyens. »

Les agressions verbales sont fréquentes, mais il est rare que les patients franchissent la ligne jaune et en viennent aux mains. « Des menaces, des claquements de porte, des coups de pied dans les meubles, c’est fréquent », regrette ce médecin.

Faut-il davantage sécuriser les cabinets, avec des systèmes de vidéosurveillance (ce qui n’était pas le cas du généraliste agressé) ? « Ce qu’il faudrait, c’est la possibilité d’alerter rapidement la police, sans qu’on ait à s’expliquer et à dire ce qui est en train de se passer, répond le médecin messin. A priori, si un professionnel de santé appelle, c’est que c’est dangereux, ce n’est pas pour rire… »


Source : lequotidiendumedecin.fr