En cinquante ans de mimétisme

Un surrisque de cancer a explosé chez les fumeuses

Publié le 24/01/2013
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EN COMMENÇANT plus tôt dans l’adolescence et en augmentant leur consommation quotidienne de cigarettes, les femmes calquent leur tabagisme sur celui des hommes. Cette étude confirme ce que plusieurs études ont déjà constaté par le passé : le risque féminin de cancer du poumon et de BPCO, longtemps moindre, tend à converger vers celui des fumeurs.

Ainsi, la mortalité par cancer du poumon, qui était 2,7 fois plus élevée pour les fumeuses par rapport aux non fumeuses dans les années 1960, l’est d’un facteur 25,7 dans les cohortes contemporaines (2000-2010). Même constat pour les décès par BPCO. La mortalité par BPCO était 4 fois plus élevée chez les fumeuses par rapport aux non-fumeuses dans les années 1960. Elle est aujourd’hui 22,5 fois plus élevée parmi les fumeuses.

Mêmes risques que les fumeurs.

Dans les cohortes contemporaines, les femmes et les hommes encourent désormais quasiment les mêmes risques relatifs de cancer du poumon, de BPCO, de cardiopathie ischémique, d’accident vasculaire cérébral et d’autres maladies cardiaques. Pour les auteurs, ces observations confirment la prédiction : « si les femmes fument comme les hommes, elles mourront comme les hommes ».

Une seconde étude parue dans le même numéro du « New England » enfonce le clou sur les méfaits du tabagisme en montrant, d’après la National Health Interview Survey, que les fumeurs perdent en moyenne dix ans de vie et que ceux qui décèdent de façon prématurée en perdent près de 20. Le sevrage peut faire renverser la tendance. L’étude sur les cinquante dernières années confirme qu’il est toujours bon d’arrêter de fumer, quel que soit l’âge et que le sevrage est une bien meilleure stratégie que réduire le nombre de cigarettes. Les fumeurs arrêtant le tabac à l’âge de 40 ans échapperaient même à la surmortalité par cancer du poumon et par BPCO.

N Engl J Med, publié en ligne le 23 janvier 2012.

 Dr I. D.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9212