Apparue en France en 2010, la cigarette électronique connaît un engouement certain. Le marché (275 M€) est aujourd’hui presque trois fois plus élevé que celui des substituts nicotiniques (105 M€), qui a chuté de 18 % pour les patchs à la nicotine et de 38 % pour la varenicline.
Les ventes de cigarettes elles aussi ont chuté pour la première fois, de 7,6 % en 2013. Cela correspond à 1 million de fumeurs, alors que le nombre de vapoteurs quotidiens s’élevait à 1,3 million. Ainsi, le déclin des ventes de tabac et de substituts nicotiniques correspond à l’arrivée massive des cigarettes électroniques. En un an, 8 % des fumeurs quotidiens sont passés à la cigarette électronique. Selon les données de l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT), présentées par le Pr Bertrand Dautzenberg, directeur de l’Office français de prévention du tabagisme (OFT), 18 à 21 % des adultes avaient essayé la cigarette électronique fin 2013.
L’usage dans le mois précédent l’enquête concernait 6 % de la population. La principale motivation est l’arrêt du tabac, mais 2/3 d’entre eux continuent de fumer (usagers mixtes) ; 1,3 % sont des usagers exclusifs de la cigarette électronique ; 3,3 % l’utilisent quotidiennement et seulement 3,5 % sont des fumeurs très occasionnels ou des non-fumeurs. Les achats ont lieu majoritairement dans un magasin spécialisé e-cigarette (58 %).
La proportion d’adolescents se mettant à la cigarette électronique double chaque année et cela est associé à une diminution de la consommation de tabac. Cependant, 12 % des adolescents usagers de cigarette électronique n’ont jamais fumé. Est-ce que cela peut les encourager à fumer du tabac par la suite ? Impossible de le dire aujourd’hui, mais il ne faudrait pas que cela soit une porte d’entrée vers le tabac.
D’après la communication de B. Dautzenberg. The French success story of decrease tobacco with e-cigarette in 2013. Abstract n°3441
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