Un dentier chuchotant à une oreille en plastique : difficile de faire affiche plus surprenante pour lancer la campagne de sensibilisation des professionnels de santé au démarrage du 3e programme national de dépistage organisé, ciblant le cancer du col de l’utérus. D'autant que l'objectif de l'INCa est sérieux : « Réduire de 30 % l’incidence et la mortalité par cancer du col de l’utérus à 10 ans. » Chaque année, 3 000 nouveaux cas de cancers du col de l’utérus sont détectés et 1 100 décès sont comptabilisés. 90 % de ces cancers peuvent être évités.
Le dialogue que les gynécologues, les médecins généralistes et les sages-femmes « initieront avec leurs patientes favorisera une meilleure compréhension des enjeux du dépistage et la participation aux programmes », indique l’Institut. Cette communication intervient en parallèle de la semaine européenne de prévention du dépistage du cancer du col de l'utérus, qui débutera le 21 janvier. Quels sont les grands points à retenir ?
Seules 40 % des femmes sont concernées
Concrètement, seules les 40 % de femmes qui ne se font pas dépister régulièrement (tous les trois ans) sont concernées par ce programme. Elles recevront une note d’information et une invitation au dépistage de la part d’un des centres régionaux de coordination des dépistages des cancers, selon la date de leur dernier dépistage.
Seules les femmes n’ayant pas réalisé de dépistage au cours des trois dernières années pourront bénéficier d’une prise en charge à 100 % de l’examen par l’Assurance-maladie, sans avance de frais. Alors que 60 % des femmes se font actuellement régulièrement dépister, l’objectif de l’INCa est d’atteindre un taux de participation au dépistage de 80 %.
Les femmes âgées de 62 à 65 ans, les plus à risque de cancer, seront ciblées en priorité.
Des outils pour les professionnels de santé
Pour accompagner les patientes et les professionnels de santé, l’INCa a élaboré plusieurs documents d’information. Son site héberge désormais les réponses aux questions les plus fréquentes des femmes, un détail des freins au dépistage et une fiche d’aide à la pratique.
Une évaluation de ce programme de dépistage sera réalisée annuellement à partir des données des patientes. Ces dernières devront donner explicitement leur consentement à la collecte de leurs données. Une opposition à ce recueil devra être mentionnée sur la feuille de demande d’examen accompagnant le prélèvement. Ces données doivent également permettre de proposer un meilleur suivi aux femmes dont le résultat cytologique est anormal.
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