Cancer de l'estomac à l'Esmo 2023 : un nouveau standard validé par la Fédération francophone de cancérologie digestive

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Publié le 25/10/2023
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Crédit photo : BURGER/PHANIE

La Fédération francophone de cancérologie digestive (FFCD) soutient un nouveau standard de chimiothérapie en première ligne du cancer de l'estomac et de la jonction œsogastrique métastatique HER2 négatif : le protocole de tri-chimiothérapie Tfox.

L'annonce a fait suite à la présentation des résultats de l'étude Gastfox par le Pr Aziz Zaanan au congrès de l'European Society of Medical Oncology (Esmo) à Madrid le 22 octobre. « Il s'agit de la première étude depuis les années 1990 qui a montré l'efficacité d'un nouveau protocole de chimiothérapie », est-il souligné dans un communiqué de la fédération.

L'essai académique de phase 3 Gastfox-Prodige 51, promu et financé par la FFCD, a été conduit dans 96 centres français sous l'égide du groupe Prodige (FFCD, Unicancer, Gercor). L'objectif était d'évaluer, dans le cancer métastatique, l'efficacité du Tfox (combinant 5-FU + oxaliplatine + docétaxel) comparé au Folfox (5-FU + oxaliplatine), le protocole le plus communément utilisé en France et dans le monde jusque-là. La tri-chimiothérapie avait déjà montré son efficacité en complément de la chirurgie dans les formes localisées sans métastase à distance, mais n'avait jamais été testée dans les formes avancées.

Bientôt testée en association

Ont été inclus 506 patients en bon état général entre décembre 2016 et décembre 2022. Tous les paramètres d'efficacité ont été améliorés dans le groupe Tfox, à commencer par la survie sans progression (SSP), l'objectif principal de l'étude, mais aussi le taux de réponse objective (RO) et la survie globale (SG), « avec pour la première fois une médiane de SG qui dépasse les 15 mois grâce au Tfox (15,08 versus 12,65) », souligne la FFCD. Le profil de tolérance, même s'il comporte plus de neutropénies, diarrhées et neuropathies, est considéré comme étant « gérable et attendu ».

Le Tfox devient le traitement de référence « pour les patients éligibles à une intensification par tri-chimiothérapie ». Mais ce n'est pas la seule avancée pour les patients ayant un cancer gastrique et de la jonction œsogastrique : ces dernières années ont vu arriver l'immunothérapie pour les tumeurs surexprimant la protéine PD-L1 et le zolbétuximab pour celles surexprimant la protéine claudine, les deux stratégies ayant été testées en association au Folfox qui reste le standard. Et pour ces deux types de tumeurs avec surexpression de protéines, la FFCD annonce préparer une nouvelle étude évaluant le Tfox en combinaison avec l'immunothérapie ou le zolbétuximab.


Source : lequotidiendumedecin.fr