Selon une étude américaine, l’aspirine à haute dose serait associée à une réduction du risque d’œsophage de Barrett.
Rappelons que, complication d’un reflux gastro-œsophagien chronique, l’œsophage de Barrett est une métaplasie cylindrique (muqueuse de type intestinale) du bas œsophage. Le risque est l’apparition d’une dysplasie, laquelle fait le lit du cancer (adénocarcinome).
Revenons à la nouvelle étude, conduite par une équipe du Massachusetts General Hospital (Chin Hur et coll.) et publiée dans « Clinical Gastroenterology and Hepatology ». Ce travail a porté sur 434 patients atteints d’un œsophage de Barrett qui ont été comparés à des témoins. Premier résultat : les sujets qui prennent de l’aspirine ont un risque réduit de 44 % d’avoir un œsophage de Barrett. Cela dit, comme le précisent les auteurs, « pour l’instant, il n’est pas question de recommander aux patients à risque de prendre de l’aspirine. Toutefois, si nos résultats se confirment et si un individu à risque d’œsophage de Barrett et de cancer de l’œsophage peut en tirer des bénéfices additionnels, notamment cardiovasculaires, l’aspirine pourrait être discutée ».
Deuxième résultat de ce travail : le risque d’œsophage de Barrett est trois fois plus fréquent chez l’homme que chez la femme.
Procédure de Delphi
Toujours dans l’œsophage de Barrett, signalons la publication dans « Gastroenterology » du mois d’août d’une très grande revue de la littérature conduite par plusieurs équipes internationales sous la direction du Pr Janusz Jankowski (Londres). Ce travail a consisté à passer en revue 12 000 études et en analyser les résultats selon la procédure dite de Delphi, destinée à déboucher sur un accord concernant la force des éléments de preuve issus de ces études (clinique, épidémiologie, moyens de surveillance, approches thérapeutiques, prévention de la dysplasie de haut grade et de l’adénocarcinome précoce.
Après quatre tours de vote de 92 experts internationaux, un consensus (80 % des votants selon le processus de Delphi) a été trouvé pour 81 des 91 points abordés.
Les messages clés qui émergent sont : 1) la nécessité de disposer d’un bon équipement endoscopique ; 2) la supériorité, en terme de sécurité, du traitement endoscopique sur la chirurgie à ciel ouvert ; 3) les biopsies doivent être larges pour que les anatomopathologistes ne passent pas à côté d’un cancer ; 4) on ne dispose d’aucun biomarqueur susceptible de remplacer un bon appareillage, un endoscopiste bien entraîné et un anatomopathologiste méthodique.
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