Tolérance des anti-TNF

Des données très rassurantes

Publié le 25/05/2010
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Crédit photo : (c) BSIP 2002 #0001202

S’IL EST INDÉNIABLE que le taux d’infections sévères (définies par la nécessité d’un traitement par voie veineuse ou d’une hospitalisation), est augmenté sous biothérapies, cette augmentation est, néanmoins, inférieure à celle qui était attendue au regard des essais cliniques de développement. En effet, plus les données des registres internationaux s’étoffent, plus l’ampleur du surrisque s’atténue : il est multiplié par 2 à court terme, mais augmenté de seulement 20 % à long terme. De plus, le risque infectieux avec les biothérapies est très inférieur à celui des corticoïdes. Grâce à la meilleure connaissance de ces risques, des stratégies de prévention ont été élaborées avec notamment des mesures de vaccination systématique des patients sous anti-TNF et des mesures préventives.

Ce surrisque infectieux concerne les infections virales, les infections à bactéries conventionnelles et les infections opportunistes, au premier rang desquelles se trouve la tuberculose. Pour cette dernière affection, le taux de risque retrouvé dans les différents registres varie selon les biothérapies : il est plus important avec les anticorps monoclonaux et moins important avec l’étanercept.

Une surveillance dermatologique.

Enfin, même s’il existait une crainte théorique compte tenu du mode d’action, les registres internationaux qui suivent des milliers de patients ne montrent pas de lien entre anti-TNF et augmentation des cancers solides sauf pour le carcinome cutané non mélanique. Ce surrisque cutané impose une surveillance dermatologique accrue et rapprochée. Un examen annuel de la peau doit compléter les examens de dépistage classiques que les patients doivent pratiquer régulièrement.

Quant au risque de lymphome, il est multiplié par 2 dans la polyarthrite rhumatoïde en raison de l’activité même de la maladie. Toutefois, on ne constate pas d’augmentation du risque avec la durée du traitement par anti-TNF. L’activité de la polyarthrite étant mieux contrôlée sous biothérapie, l’excès de lymphomes trouvés au départ ne se retrouve plus au long cours.

D’après les communications de P. Goupille, J.Sibilia, C. Roux, J. Morel et T.Schaeverbeke lors des Rencontres Nationales PRISME, organisées avec le soutien de Wyeth, société du groupe Pfizer.

 Dr BRIGITTE VALLOIS

Source : Le Quotidien du Médecin: 8775