VALÉRIE BOYER (Bouches-du-Rhône), Guénhaël Huet (Manche) et Bérangère Poletti (Ardennes) ont constaté, dans un rapport rédigé à la demande de leur groupe parlementaire, que les femmes ont des problèmes de santé spécifiques, même si elles ont le privilège de vivre plus longtemps que les hommes. Dans le couple, les charges familiales reposent majoritairement (57 %) sur elles. Les femmes y consacrent en moyenne quatre heures par jour contre deux heures et quart pour leur conjoint, entraînant un stress accru et « des répercussions inévitables sur l'activité professionnelle et l'évolution de leur carrière ». L’inégalité dans le salaire est soulignée (l'écart était de 19 % à 23 % en 2005) ainsi que celle des retraites (de 38 % inférieures pour les femmes). Les femmes ont plus souvent tendance que les hommes à renoncer aux soins (11,6 % contre8,2 %).
Diversité corporelle.
Si les femmes ont des problèmes bien spécifiques (cancers gynécologiques, contraception, ménopause), leurs comportements tendent à se rapprocher de ceux des hommes (addictions, tabac, alcool), justifiant une meilleure prévention. Or celle-ci ne représente que 7 % des dépenses de santé en France. La plupart des recommandations se placent dans ce cadre. Face à une société qui « véhicule une image stéréotypée du corps féminin », les députés jugent indispensable de proposer une meilleure prévention et information en matière de nutrition et une promotion de la diversité corporelle dans les médias et la publicité. En matière de contraception, elles recommandent le remboursement de l'ensemble des moyens, et « notamment du patch, des anneaux vaginaux et des implants ».
Pour le congé maternité, le rapport propose de l’allonger de « 16 à 18 semaines » et de le rendre modulable afin de se calquer sur les modes de garde : les crèches n'acceptent souvent les enfants qu'à 3 mois, alors que le congé postnatal dure deux mois et demi. Le rapport suggère de porter progressivement le congé à 20 semaines pour le deuxième enfant et 24 pour le troisième. Concernant la lutte contre le stress, commun aux hommes et aux femmes, les signataires du rapport envisagent une aide aux entreprises pour prévenir le stress lié à l'activité professionnelle. Ils suggèrent un dépistage « organisé et obligatoire » du cancer du sein à partir de 40 ans (et non à 50 ans) et voudraient que l'on propose systématiquement le vaccin contre le cancer du col de l'utérus aux jeunes filles de 14 ans. Pour sensibiliser les jeunes filles aux questions de santé, ils estiment qu’il faudrait « tendre » vers une visite médicale obligatoire et gratuite au collège, au lycée et à l'université. Un partenariat avec les sites populaires auprès des jeunes (Facebook, Hotmail, MSN, Twitter...) permettrait de leur adresser des messages de prévention en matière de santé.
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