Entretien avec Olivier Exertier, secrétaire général du CLARA

Publié le 28/09/2017
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Quels sont les objectifs du CLARA et quelles sont ses particularités ?

Nous comptons 17 000 morts par an à cause du cancer en Auvergne Rhône-Alpes. C'est un enjeu de santé publique majeur. Le Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes (CLARA) a pour but d'accélérer la recherche en oncologie et de développer une stratégie régionale. Il y a sept cancéropôles en France. La particularité en Auvergne Rhône-Alpes, c'est que 200 millions d'euros en 15 ans ont été fléchés vers la lutte contre le cancer. Ces financements proviennent des agglomérations, des départements, ou de la région. Nous avons une double mission : lutter contre le cancer, mais aussi favoriser le développement économique. Nous avons 75 à 80 entreprises dédiées à l'oncologie dans la région.

Quel est le budget du Cancéropôle et comment est-il distribué ?

Nous avons un budget de 3 à 4 millions d'euros, dont l'essentiel est redistribué sur des projets dans le cadre d'appel à projets. Nous soutenons une vingtaine de projets chaque année, certains de petite taille, d'autres de plus grande envergure. Nous avons 1 500 chercheurs en cancérologie dans la région et nous avons la chance d'avoir le Centre international de recherche contre le cancer de l'OMS, le CIRC. Nous avons des projets structurants, pour lesquels l'appel à projets est ouvert toute l'année. En fonction des moyens, nous soutenons un à trois projets par an. Cette démarche est mise en place depuis 2009 et 53 équipes régionales ont participé à des projets structurants, en bénéficiant de 4 millions d'euros de financement. C'est le cas par exemple pour le projet Sigexposome, qui porte sur les pesticides. Le ministère de la Santé s'est saisi du projet, qui est piloté par le CIRC.

Quels sont les projets phare pour 2017 ?

Outre le projet FASTRACS, sur le retour à l'emploi après un cancer du sein, nous avons un projet d'activité physique adapté aux patientes ayant un cancer du sein, mais aussi un projet avec le Grand Lyon, pour améliorer la vaccination contre papillomavirus. Nous sommes sur un territoire pionnier de la vaccination mais les taux de vaccination sont en dessous des objectifs nationaux : moins de 20 % contre un objectif de 65 %. Sachant que le standard est de 80 à 90 % de couverture vaccinale dans d'autres pays européens, nous en sommes loin ! Il y a une défiance forte au sujet de la vaccination de manière générale et de celle contre le HPV en particulier, avec un important mouvement anti-vaccination. Nous allons travailler sur la façon de faire évoluer le discours des médecins généralistes pour améliorer cette couverture vaccinale.

Propos recueillis par A.-G. M.

Source : Le Quotidien du médecin: 9605