Un article a été publié récemment (27 août 2013, Juan Brito et coll.) dans le « British Medical Journal » a révélé l’écart croissant entre l’incidence des cancers de la thyroïde et les taux de décès liés à la maladie, ce qui témoigne d’un excès de diagnostic et de traitements. Les auteurs mettent en avant l’évolution des méthodes de diagnostic, plus sensibles, qui permettent de dépister des tumeurs de petite taille (2 mm de diamètre) « qui n’auraient pas toutes progressé jusqu’aux symptômes et au décès » - des cancers papillaires de petite taille sont une découverte courante dans les autopsies- mais aussi, une plus grande attention des cliniciens qui recherchent plus souvent la pathologie.
La forte augmentation des diagnostics est observée partout dans le monde et tous les registres internationaux en font état. Pour les spécialistes, il est devenu nécessaire de repréciser les critères pour le diagnostic précoce des cancers de la thyroïde susceptibles d’évoluer et « traiter de manière opportune ».
En France, le mois dernier la CNAM tirait la sonnette d’alarme sur le caractère trop systématique des thyroïdectomies. Plus de 35 300 interventions ont été réalisées en 2010. Une cytoponction avait été réalisée chez seulement 44 % des patients dont la thyroïdectomie a mis en évidence un cancer (34 % chez ceux chez qui un diagnostic de nodules bénins a été porté).
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