Immunothérapies à ARNm contre le cancer : BioNTech signe un accord de développement avec le gouvernement britannique

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Publié le 09/01/2023
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Crédit photo : AFP

Le laboratoire BioNTech, connu pour avoir développé Comirnaty, l'un des deux vaccins à ARNm contre le Covid, vient d'annoncer avoir signé un « partenariat stratégique » avec le gouvernement du Royaume-Uni, en vue de développer, d'ici à 2030, de nouvelles thérapies contre le cancer basées sur la technologie à ARNm.

L'entreprise a présenté le mémorandum signé le 5 janvier comme une collaboration sur plusieurs années visant à renforcer « trois piliers stratégiques » : immunothérapies des cancers, vaccins contre les maladies infectieuses et extension de l'activité de BioNTech au Royaume-Uni. En tout, ce sont 10 000 patients qui pourraient être traités dans le cadre d'essais cliniques bénéficiant de procédures d'autorisation accélérées de la part des pouvoirs publics.

Les premiers essais sur les immunothérapies en cancérologie devraient commencer au cours de la seconde moitié de l'année 2023. Le communiqué ne précise toutefois pas quels seront les premiers types de cancers ciblés.

Un nouveau centre de recherche à Cambridge

BioNTech est en train de mettre en place un centre de recherche et de développement à Cambridge, où la société prévoit de recruter 70 chercheurs dès le premier trimestre 2023. Selon le communiqué du laboratoire, le choix du Royaume-Uni ne doit rien au hasard et tient beaucoup à la présence d'un réseau de centres de recherche et de plateformes de séquençage génomique, ainsi que de bases de données de santé qui pourront être exploitées.

« Cet accord résume bien les leçons acquises au cours de la crise du Covid », explique le Pr Uğur Şahin, cofondateur de BioNTech, estimant que le développement des médicaments peut être accéléré sans pour autant être obligé de faire des concessions sur la sécurité et l'éthique. « Notre but est maintenant de développer des immunothérapies en utilisant les technologies sur lesquelles nous travaillons depuis 20 ans, poursuit-il. Si elle est couronnée de succès, cette collaboration a le potentiel d'améliorer l'accès précoce des malades aux traitements innovants. »

BioNTech évalue déjà l'efficacité d'immunothérapies anticancéreuses basées sur l'ARNm, issues de ses plateformes de développement FixVac et iNeST1. La première étude chez l'homme remonte à 2012 et le premier essai clinique de traitement à ARNm contre le cancer de la firme date quant à lui de 2014. À ce jour, l’entreprise continue d'évaluer différentes combinaisons d'ARNm et de technologies chargées de délivrer cet ARNm à sa cible.

Moderna a déjà dégainé dans le mélanome

De son côté, le laboratoire Moderna, qui a développé le second vaccin à ARNm contre le Covid, a récemment communiqué sur les résultats de phase 2b de son vaccin expérimental mRNA-4157/V940 dans le mélanome avancé, en association à l'anti-PD1 pembrolizumab (Keytruda) de Merck. L'essai Keynote-942 a montré que la combinaison a entraîné une réduction statistiquement et cliniquement significative du risque de récidive ou de décès par rapport à l'immunothérapie utilisée en monothérapie.

En ce qui concerne les futurs vaccins contre des maladies infectieuses, le pipeline de BioNTech comprend un vaccin contre le paludisme et un autre contre le virus Herpes simplex de type 2. Des candidats conçus pour lutter contre 19 autres maladies infectieuses sont également à des stades précliniques.


Source : lequotidiendumedecin.fr