Cancer bronchique non à petites cellules

Iressa mis à disposition en France

Publié le 09/04/2010
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PLUS DE 30 000 nouveaux cas de cancer de poumon sont diagnostiqués chaque année en France. Longtemps « réservé » à l’homme ce cancer est désormais devenu également un cancer de la femme : aujourd’hui, il y a plus de décès par cancer du poumon chez la femme que par cancer du sein et cancer du côlon réunis. Lorsque le cancer du poumon est décelé à un stade précoce, avant sa diffusion à d’autres organes et ou aux ganglions lymphatiques, plus de 50 % des patients survivent à cinq ans. Cependant, le diagnostic de cancer du poumon est difficile au stade précoce et il est généralement diagnostiqué à un stade avancé pour lequel la survie à cinq ans tombe à environ 15 %.

Parmi les facteurs de mauvais pronostic, le facteur de croissance épidermique (EGF) et son récepteur (EGFR) ont été identifiés comme des facteurs importants dans le processus de croissance cellulaire et de prolifération des cellules normales et cancéreuses. La mutation activatrice de l’EGFR dans une cellule cancéreuse est un facteur important dans la croissance de la cellule tumorale en bloquant l’apoptose, en augmentant la production de facteurs angiogéniques et en facilitant les processus de métastases. Les mutations activatrices de l’EGFR se retrouvent chez environ 15 % des patients caucasiens atteints d’un cancer du poumon.

Tyrosine kinase de l’EGFR.

Molécule inhibitrice sélective de la tyrosine kinase de l’EGFR, le géfinitib (Iressa), bloque la transmission de signaux impliqués dans la croissance et la propagation des tumeurs et s’est ainsi montré efficace pour les patients ayant une tumeur avec mutations activatrices de la tyrosine kinase de l’EGFR quelle que soit la ligne de traitement. Aucune activité clinique significative n’a été montrée chez les patients ayant une tumeur sans mutation de l’EGFR.

Iressa a obtenu son autorisation de mise sur le marché en Europe en juillet 2009 de la Commission européenne. Cette autorisation est fondée sur deux études pivots de phase III, les études IPASS et INTEST, comparant Iressa à la chimiothérapie (carboplatine/paclitaxel) ; ces résultats ont été confirmés par une étude parue en décembre 2009. Ces essais ont notamment montré que les patients porteurs d’une mutation de l’EGFR et traités en première ligne par Iressa bénéficiaient d’une réduction de plus de moitié du risque de survie sans progression avec des médianes supérieures à neuf mois. Une amélioration significative de la qualité de vie et des symptômes du cancer pulmonaire versus carboplatine/paclitaxel a également été constatée.

Pour le Pr Jean-Yves Douillard, cancérologue au Centre René-Gauducheau (Nantes) « l’ensemble des études randomisées montrent qu’Iressa est le traitement de choix dès la première ligne pour les patients ayant une mutation activatrice de l’EGFR. La sélection des patients pouvant bénéficier de cette thérapeutique ne doit pas se faire sur des critères cliniques, mais après avoir réalisé un test de recherche des mutations de l’EGFR ».

Conférence de presse AstraZeneca, à laquelle participaient : les Prs P. Piedbois, F. Barlési et J.-Y. Douillard.

 Dr BRIGITTE VALLOIS

Source : Le Quotidien du Médecin: 8746