Malgré des critères définis par consensus

La clinique dépiste un cancer de l’ovaire sur 100

Publié le 01/02/2010
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IL A ÉTÉ baptisé le « tueur silencieux ». Il le demeure. Ce que confirme un travail mené aux États-Unis. Alors que des réunions de consensus ont établi des critères de diagnostic clinique permettant un dépistage précoce, Mary Anne Rossing et coll. (Seattle) les ont battus en brèche. Ces médecins viennent de montrer les limites de la clinique. Selon eux, l’interrogatoire permettrait de dépister un seul cancer sur une population de 100 femmes atteintes.

En enrôlant 812 femmes touchées, âgées de 35 à 74 ans, l’objectif des Américains était d’évaluer la sensibilité, la spécificité et la valeur prédictive positive d’un symptôme index et des symptômes reconnus comme évocateurs par consensus. Le diagnostic avait été posé entre janvier 2002 et décembre 2005. Elles ont été confrontées à 1 313 témoins indemnes. Toutes ont répondu à un questionnaire.

Douleur, plénitude, ballonnement.

Le symptôme index était considéré comme positif lorsque la participante rapportait une douleur, une sensation de plénitude ou un ballonnement abdominal ou pelvien, au moins quotidien, pendant au moins une semaine. Cette symptomatologie devait être survenue dans l’année précédant le diagnostic (ou l’enrôlement pour les témoins). Les critères consensuels étaient considérés comme remplis quand l’un quelconque des symptômes décrits plus haut et que des urgences mictionnelles ou une polyurie étaient rapportés sur un mois, au moins, dans l’année précédente.

Les statistiques sont sans appel. L’apparition d’un symptôme index ou des critères consensuels ne se rencontre que dans les 5 mois précédents le diagnostic. Plus encore, les symptômes (sauf les nausées) sont plus souvent rapportés à un stade avancé. Ces constats permettent aux auteurs d’estimer la valeur prédictive de la symptomatologie entre 0,6 et 1,1 %. Cette valeur s’abaissant à 0,5 % dans les formes avancées.

Des éditorialistes en concluent que la Médecine a le besoin urgent de marqueurs biologiques efficaces et d’une amélioration de l’imagerie.

Journal of Clinical Investigation, doi:10.1093/jnci/djp500.

 Dr GUY BENZADON

Source : Le Quotidien du Médecin: 8698