Épidémiologie des cancers

La survie s’améliore

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Publié le 19/12/2016
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Crédit photo : PHANIE

Les données publiées par l'InVS et l'INCa ont fourni les chiffres de la survie à 5 ans (et même à 15 ans parfois) des cancers diagnostiqués entre 2005 et 2010.

En ce qui concerne les tumeurs solides, les cancers de la thyroïde (92 % de survie à 5 ans) de la prostate (94 %) et du testicule (96 %) sont désormais des cancers de très bon pronostic. Le cancer du testicule, dont la survie à 15 ans atteint 94 % est même considéré comme curable. Il pourrait bientôt être rejoint par le cancer de la thyroïde dont la survie nette à 15 ans varie entre 98 % et 68 % en fonction de l’âge. Le cancer du sein est aussi désormais un cancer de très bon pronostic, avec 88 % de survie à 5 ans et 66 à 65 % de survie à 15 ans. Les tumeurs solides de plus mauvais pronostic restent le mésothéliome pleural (4 % de survie à 5 ans) le cancer de l'œsophage (14 %) et le cancer du foie (15 %). Pour les hémopathies malignes, la survie à 5 ans varie de 22 % pour les leucémies aiguës myéloïdes à 87 % pour le lymphome de la zone marginale. La survie du cancer du col de l’utérus (forme invasive) a diminué, un résultat paradoxal du dépistage par frottis qui existe en France depuis 25 ans, qui permet de repérer des lésions précancéreuses. Les cancers diagnostiqués au stade invasif sont donc désormais moins nombreux, mais ils comportent une proportion plus importante de cancers de mauvais pronostic. Diagnostics et dépistages précoces, amélioration de la prise en charge et de l'efficacité des traitements ont globalement porté leurs fruits.

384 442 nouveaux cas de cancers

La tendance est également à la baisse tant en termes de mortalité que d'incidence des cancers en France selon le rapport « Les cancers en France en 2015 » de l'Institut national du cancer (INCa), publié cette année. En 2015, le nombre de nouveaux cas de cancers en France métropolitaine est estimé à 384 442 dont 210 082 chez l’homme et 173 560 chez la femme. Le cancer de la prostate reste de loin le cancer le plus fréquent (53 912 cas en 2011) chez l'homme devant ceux du poumon et du côlon-rectum. Le cancer du sein prédomine quant à lui (54 062 cas en 1015) chez la femme devant ceux du côlon-rectum et du poumon. Le cancer de l'enfant représente, lui, 1 à 2 % des cancers. On dénombre, chaque année en moyenne 1 750 nouveaux cas de cancers chez les moins de 15 ans et 800 nouveaux cas chez les adolescents (15-19 ans) L'INCa estime le nombre de décès par cancers à 149 456 (84 041 hommes et 65 415 chez les femmes) en 2015. Le taux de mortalité est en baisse, de 1,5 % par an chez les hommes (entre 1980 et 2012) et de 1 % par an chez les femmes. Le cancer du poumon reste le plus meurtrier chez l'homme (20 990 décès en 2015), celui du sein chez la femme (11 913 décès). L'INCa revient également sur les facteurs de risques associés aux cancers, pointant le tabac (responsable de 30 % de la mortalité par cancer) et l'alcool (9,5 %) comme les deux principales « causes de mortalité évitables » et soulignant que 20 à 25 % des cancers pourraient être attribuables à des facteurs nutritionnels. Une partie du rapport est consacrée à « l'après-cancer » et à l'impact à court ou long terme de la maladie sur la situation personnelle. À savoir : 3 personnes sur 5 déclarent avoir conservé des séquelles, deux ans après le diagnostic de cancer, estime l'INCa. La proportion de patients diagnostiqués en 2010 et vivant en dessous du seuil de pauvreté est passée de 20,9 % à 25,1 % deux ans plus tard. Le taux d'emploi a chuté de 82 % à 61,3 %.

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin: 9544