La vaccination HPV des adolescentes progresse en France, mais reste limitée et inégalitaire

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Publié le 30/11/2022
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Crédit photo : Burger/Phanie

La vaccination des adolescentes contre les infections à papillomavirus (HPV) a connu « une amélioration » en 2021, mais reste à « des niveaux modérés » notamment chez les plus défavorisées, selon une enquête téléphonique menée par Ipsos pour le compte de Santé publique France (SPF). Les résultats ont été publiés dans le dernier « Bulletin épidémiologique hebdomadaire ».

Selon les données collectées auprès de 1 289 jeunes filles en France métropolitaine, 92 en Guadeloupe, 56 en Martinique, 104 en Guyane et 168 à La Réunion, la couverture vaccinale contre le HPV des adolescentes de 15 à 18 ans est estimée à 43,6 %. Les couvertures vaccinales sont plus élevées chez les filles âgées de 18 ans (48,7 %) que chez celles de 15 ans (39,0 %).

Ce taux représente une « progression » dans cette tranche d'âge, selon l'agence sanitaire. Des données antérieures, différemment établies, estimaient la proportion des adolescentes de 15 ans vaccinées à 29,4 % en 2018 et 45,8 % en 2021. La couverture vaccinale reste cependant « modérée en France et loin de l'objectif de 60 % » du plan Cancer 2014-2019, souligne SPF.

Elle apparaît aussi parmi les plus faibles d'Europe, alors que des pays comme la Finlande, la Hongrie, la Norvège, l'Espagne, le Royaume-Uni ou la Suède comptent plus de 70 % d'adolescentes vaccinées.

Des inégalités flagrantes

La couverture vaccinale contre le HPV reste inégalement répartie sur le territoire français, et particulièrement basse dans les outre-mer : 13,8 % en Guadeloupe, 17,2 % en Martinique, 22,6 % en Guyane et 24,0 % à La Réunion. En métropole, plus de 13 % des parents d'adolescentes n'ont pas entendu parler de la vaccination contre les HPV, un pourcentage assez stable. Mais, dans les outre-mer, la méconnaissance est plus élevée. Par ailleurs, les jeunes filles sont d'autant plus vaccinées que les revenus de leurs parents sont élevés.

Pour la non-vaccination, la crainte d'effets indésirables et la peur du vaccin sont les raisons principales invoquées par les parents. Dans certains cas, le médecin n'aurait pas proposé, voire aurait déconseillé cette injection. La vaccination contre les infections à HPV est remboursée en France chez les filles depuis 2007 et chez les garçons depuis janvier 2021.


Source : lequotidiendumedecin.fr