Carcinome à cellules de Merkel (CCM)

L’avelumab fait découvrir un cancer cutané méconnu

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Publié le 19/03/2018
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Crédit photo : BSIP

La prévalence du CCM est estimée à 0,4/100 000 personnes/an, ce qui correspond à environ 2 500 nouveaux cas par an, en Europe.

Cette prévalence augmente, en raison de facteurs de risque associés à ce style de cancers : exposition au soleil, immunosuppression qu’elle soit médicamenteuse ou liée à une pathologie (VIH). Le vieillissement de la population joue aussi un rôle. Fait à souligner, un virus, le polyomavirus est retrouvé dans 80 % des CCM, ce qui explique l’intérêt des chercheurs pour ce type tumoral.

Trompeur et rapidement métastatique

Cliniquement, il s’agit souvent d’un nodule sous-cutané, érythémateux, lié au plan superficiel, apparaissant le plus souvent sur une zone exposée à la lumière (visage, cou…) chez un patient âgé de plus de 50 ans. La couleur est variable allant de rose rouge, au bleu violacé. Passant longtemps inaperçu, le CCM a un pronostic sombre : la survie à 5 ans qui est d’environ 50 % chute à moins de 20 % en cas de métastase. Or le diagnostic est effectué à ce stade dans 5 à 12 % des cas. Et en cas de diagnostic plus précoce et de traitement standard, on enregistre, à 1 an, 30 % de récidives locales et 40 % de métastases.

L’apport de l’avelumab

Aux stades initiaux, le traitement repose sur l’association chirurgie-radiothérapie et en cas de métastases (et d’envahissement ganglionnaire), la chimiothérapie est le traitement de référence, souvent l’association sel de platine-etoposide. Cette chimiothérapie procure une réponse initiale dans 55 % des cas mais l'amélioration est très rarement durable.

Dans ce contexte sombre, l’apport de l’immunothérapie apparaît majeur, des résultats positifs ayant été rapportés avec le pembrolizumab et avec l’avelumab (Bavencio) premier médicament ayant obtenu une AMM européenne. L’avelumab est un anti-PDL1, issu de la recherche Merck et développé dans le cadre de l’Alliance Merck-Pfizer (voir encadré). L'étude sur le CCM fait partie du programme de développement Javelin regroupant 30 essais cliniques et plus de 6 000 patients et portant sur 15 types de tumeurs (les essais étant les plus avancés dans les cancers de la vessie et du poumon non à petites cellules). Dans le CCM, l’avelumab (10 mg/kg en IV, perfusion tous les 15 jours) a été étudié chez 88 patients présentant des métastases. Le taux de réponse est de 33 % à 1 an avec (11,4 % de réponses complètes et 21,6 % de réponses partielles) : 76 % des réponses s’observent pendant les 2 premiers mois, celles-ci se maintiennent 12 mois de plus dans 71 % des cas. Le taux de survie globale est de 70 % à six mois, de 52 % à 1 an et de 40 % à 18 mois. La tolérance est satisfaisante, conforme à celle observée avec les immunothérapies. Ces résultats ont conduit à la mise à disposition de l’avelumab en seconde ligne, après chimiothérapie (ATU, en première ligne) dans le CCM métastatique.

Conférence de presse organisée par Merck et Pfizer, à Vevey (Suisse)

Dr Alain Marié
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Source : Le Quotidien du médecin: 9649