Le dépistage systématique des cancers : un généraliste sur cinq

Publié le 11/10/2011
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L’ENQUÊTE a été réalisée en septembre 2010 auprès d’un échantillon représentatif de 600 généralistes. Ces généralistes sont en majorité convaincus de l’efficacité des dépistages en termes de santé publique (79 % pour le cancer du col, 78 % pour celui du sein et 72 % pour le cancer colo-rectal). Les femmes en sont plus souvent convaincues que les hommes, à plus de 80 % pour les cancers gynécologiques. Et y compris pour le cancer de la prostate (53 % contre 43 %).

Les médecins perçoivent leur rôle comme indispensable, à 66 % pour le dépistage du cancer colo-rectal et à 60 % pour les cancers du sein et de la prostate ; à 49 % seulement pour le dépistage du cancer du col, considéré plus souvent comme le rôle du gynécologue (mais un médecin sur deux réalise lui-même des frottis). Si les trois dépistages qui sont aujourd’hui recommandés (sein, colorectal et col) sont considérés comme efficaces par plus de 70 % des généralistes, celui du cancer de la prostate fait l’objet d’un certain scepticisme.

Selon l’importance de la patientèle.

Dans la pratique, près d’un médecin sur cinq (19 %) vérifient systématiquement à la fois les dépistages des cancers du sein, colorectal et du col de l’utérus ; 26,9 % vérifient les deux dépistages organisés (sein et colorectal) ; près d’un tiers (29 %) ne vérifie systématiquement aucun des trois.

Le dépistage du cancer du sein est celui qui est le plus souvent vérifié (56 % des généralistes), devant ceux du cancer de la prostate (47 %), du cancer du col (45 %), le dépistage du cancer colo-rectal n’étant vérifié que par 34 % des médecins. Les médecins qui réalisent systématiquement les dépistages recommandés sont aussi seux qui font celui du cancer de la prostate, témoignant du caractère global de l’inscription de la prévention secondaire dans la pratique des généralistes. Ce constat s’étend à d’autres actes de prévention étudiés, avec une implication plus forte sur la vaccination HPV et sur la réalisation du frottis chez les médecins qui préconisent systématiquement les dépistages. Inversement, ceux qui ont une faible patientèle se retrouvent plus souvent dans le groupe déclarant ne pas réaliser les dépistages.

Quant à la question de la disponibilité et du temps mobilisable en consultation, Les résultats montrent qu’elle n’est pas primordiale, puisque les médecins ayant une patientèle importante (plus de 25 patients par jour) sont surreprésentés dans les groupes qui préconisent systématiquement les dépistages.

L’enquête montre aussi que les généralistes ont tendance à proposer les dépistages en deçà et au-delà des tranches d’âges préconisées : 60 % préconisent la première mammographie avant 50 ans (15 % la préconisent même avant 40 ans) et 59 % le premier frottis avant 25 ans ou après le premier rapport sexuel.

L’enquête sera répétée en 2013 pour mesurer l’évolution des opinions et des pratiques des généralistes et faire le point des actions conduites dans le cadre du plan Cancer. Plan Cancer 2009-2013 qui réaffirme la place et le rôle central du médecin traitant.

RENÉE CARTON

Source : Le Quotidien du Médecin: 9022