Métastases osseuses et myélome

Les perspectives thérapeutiques du denozumab

Publié le 21/10/2009
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ISSU de la recherche Amgen, le denozumab (AMG 479) est un anticorps monoclonal totalement humanisé. Il neutralise spécifiquement le Rankl (Receptor Activator of Nuclear factor-KB Ligand), médiateur central du cercle vicieux de la résorption osseuse et de la progression tumorale. Ce qui ouvre de vastes perspectives thérapeutiques, notamment dans le traitement des métastases osseuses et des myélomes.

Le denozumab a fait l’objet de deux études de phase III randomisées en double aveugle, dont les résultats viennent d’être présentés au congrès de l’ECCO 15 et de l’ESMO 34 : l’étude 136, comparant le denozumab à l’acide zolédronique dans le traitement des métastases osseuses chez des femmes atteintes d’un cancer du sein avancé ; l’étude 244 comparant le denozumab à l’acide zolédronique au cours de cancers avancés (hors sein et prostate) ou d’un myélome multiple.

Dans la première étude, le denozumab s’est révélé supérieur à l’acide zolédronique sur la survenue de complications sévères et de douleurs osseuses liées aux métastases osseuses. Ainsi, 2 046 femmes ont été randomisées pour recevoir toutes les 4 semaines soit le denozumab (120 mg) par voie sous-cutanée et un placebo I.V., soit l’acide zolédronique I.V. (4 mg) et un placebo S.C.

Retardé le premier événement.

Au cours des 34 mois de l’étude, le denozumab, par rapport à l’acide zolédronique, a retardé significativement la survenue du premier événement lié aux métastases osseuses : fracture pathologique, compression médullaire, traitement par radiothérapie ou chirurgie (HR 0,82 ; 95 % CI : 0,71, 0,95 ; p = 0,01)

La seconde étude (étude 244) a été menée chez 1 776 patients atteints d’une tumeur solide à un stade avancé ou d’un myélome, n’ayant jamais reçu de biphosphonate intraveineux, randomisés pour recevoir toutes les 4 semaines soit le denozumab (120 mg S.C.) soit l’acide zolédronique (4 mg I.V).

Les résultats montrent que denozumab est au moins aussi efficace que l’acide zolédronique sur le critère principal de l’étude : survenue d’une fracture pathologique, compression médullaire, traitement par radiothérapie ou chirurgie (HR 0,84 ; 95 % CI : 0,71-0,98 ; p = 0,007).

Dans ces deux études, l’incidence des effets secondaires (96 %) et des effets secondaires sévères (63-66 %) était conforme à celle connue des deux produits.

Conférence de presse Amgen. Congrès commun du 25e ECCO (European CanCer Organisation) et du 34e ’ESMO (European Society for Medical Oncology). Berlin,

Dr MICHELINE FOURCADE

Source : lequotidiendumedecin.fr