Commande en ligne, retrait chez le médecin ou en pharmacie : à l’occasion du mois de mobilisation contre le cancer colorectal, « Mars bleu », l'Institut national du cancer (Inca) rappelle les modalités d’accès aux kits de dépistage du cancer colorectal et lance une nouvelle campagne d’information. L’objectif ? Encourager les populations ciblées par le dépistage organisé à s’y impliquer, alors que le taux de participation reste faible (34,6 % sur la période 2020-2021).
Troisième cancer le plus fréquent, le cancer colorectal touche 43 300 personnes (20 100 femmes et 23 200 hommes) et est la cause de 17 100 décès chaque année. S’il est détecté à un stade débutant, il est pourtant guérissable dans 90 % des cas. Pour effectuer ce repérage précoce, un programme de dépistage organisé cible les personnes âgées de 50 à 74 ans, sans symptômes ni facteurs de risque autres que l’âge, soit 20 millions de personnes éligibles. Pour rappel, il consiste en une recherche de sang occulte dans les selles, après un prélèvement à domicile, tous les deux ans.
Les kits de dépistage peuvent désormais être commandés en ligne. L’invitation, adressée par courrier par les centres régionaux des dépistages des cancers aux personnes concernées, comporte un numéro nécessaire à la commande. Ils peuvent également être retirés, même sans invitation, chez un pharmacien participant ou auprès d’un médecin : médecin traitant, gastroentérologue, gynécologue ou médecin d’un centre d’examen de santé du régime général de l’Assurance-maladie.
Seulement 6,1 millions de personnes dépistées en 2020-2021
Malgré ces différentes modalités, seulement 6,1 millions de personnes ont répondu à l’invitation des centres régionaux sur la période 2020-2021. Cette faible participation apparaît particulièrement marquée depuis la crise sanitaire, alerte la Ligue contre le cancer, inquiète de ces retards de dépistage qui réduisent les chances de guérison.
« Plusieurs études ont montré que la charge tumorale était beaucoup plus importante chez les patients diagnostiqués après le premier confinement », interpelle la Ligue dans un communiqué, citant les travaux menés à l'Inserm, l’université de Montpellier et l’Institut du cancer de Montpellier (ICM) et publiés dans le « Jama Network Open ». « Nous avons l’impression de faire constamment les mêmes alertes depuis plusieurs années, avec une intensification depuis la crise du Covid-19, mais ce n’est pas sans raison : des études prouvent que nos inquiétudes sont fondées », réagit le Pr Daniel Nizri, président de la Ligue.
Pour remobiliser la population ciblée par le dépistage organisé, l’Inca lance une nouvelle campagne d’information, rappelant les bénéfices du dépistage, notamment sur la survie. « Le meilleur moment pour penser à faire le dépistage du cancer colorectal, c’est quand on a aucune raison d’y penser », c’est-à-dire avant tout symptôme, insiste le message publicitaire qui sera diffusé à la radio, dans la presse écrite, en affichage dynamique et sur le digital.
Informer pour lever le tabou
Un programme de chroniques sonores*, accompagné d'un film d’animation et d’un mode d’emploi vidéo du dépistage, est également proposé à la diffusion du 13 au 31 mars à plus de 1 000 radios, web radios et sites Internet en métropole et dans les territoires ultramarins avec des versions en langue créole. Et, un livret pédagogique, sous la forme d’une bande dessinée basée sur la méthode « Facile à lire et à comprendre » (Falc) a par ailleurs été réalisé avec l’association CoActis Santé qui produit la collection SantéBD.
Du côté de la Ligue, Mars bleu est l’occasion de relancer le « Côlon Tour » qui permet un « voyage » à l'intérieur d’un côlon gonflable géant et de comprendre comment évoluent les différentes lésions. Cet outil pédagogique « qui permet de sensibiliser entre 300 et 1 000 personnes par jour », souligne la Ligue, est désormais disponible en ligne avec une exposition interactive. « Pour certains, le dépistage peut être tabou, mais il faut en parler, il faut encourager toutes les personnes concernées à faire le test au plus tôt », martèle le Pr Nizri, dont l’organisation lance aussi une nouvelle campagne médiatique (affichage abribus et réseaux sociaux) axée sur le dépistage et l’accessibilité du kit de dépistage.
* Programme pour les territoires ultramarins : Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, Réunion, Guyane, Mayotte.
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