Dépistage dans le cancer colorectal 

Objectif, sauver 5 000 vies par an

Publié le 21/05/2010
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Crédit photo : BSIP

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AVEC PRÈS DE 38 000 nouveaux cas annuels, le cancer colorectal se place en troisième position des cancers les plus répandus en France derrière les cancers du sein et de la prostate. Il s’élève même à la seconde place en termes de mortalité avec 17 000 décès par an, suivant de peu le cancer du poumon.

Son pronostic reste sombre avec une survie moyenne à cinq ans de 57 %, du fait d’un diagnostic souvent trop tardif.

« Toute la finalité de notre action est d’avoir une stratégie intégrée pour diminuer la mortalité de ce type de cancer et parmi les différents moyens d’action, le recours à un diagnostic précoce est un moyen d’agir extrêmement important », souligne le Pr Dominique Maraninchi, président de l’Institut national du cancer (INCa) en rappelant que si le cancer colorectal est diagnostiqué à un stade très précoce, le taux de survie à cinq ans est proche de 95 %.

Les autorités de tutelle, en lien avec l’assurance-maladie et l’INCa, proposent aux hommes et aux femmes de 50 à 74 ans un dépistage gratuit par la recherche de sang occulte dans les selles (Hémoccult) tous les deux ans, suivie éventuellement d’une coloscopie.

Seize millions de personnes concernées.

Ce programme généralisé à l’ensemble du territoire fin 2008 concerne maintenant 16 millions de personnes.

Selon les derniers chiffres de l’Institut de veille sanitaire (InVS), dans les 23 départements pilotes où le programme organisé a été mis en place à partir de 2002, le taux de participation varie de 31,1 % à 54,2 % selon le département. Il est plus important chez les femmes que chez les hommes (47 % et 40 %).

Les tests positifs (2,6 % des cas) ont conduit à la réalisation d’une coloscopie dans 86 % des cas. Sur les 1,6 million de tests pratiqués, 3 300 cas de cancers ont été diagnostiqués à un stade I ou II dans deux tiers des cas et 11 000 porteurs de polypes, identifiés et seront suivis par coloscopie.

Ces résultats sont encourageants ; néanmoins la participation apparaît encore insuffisante. C’est pourquoi le Plan cancer 2009-2013 vise à lutter contre les inégalités d’accès et de recours au dépistage ainsi qu’à renforcer la structuration du dispositif de dépistage et son pilotage.

Ses objectifs sont entre autres exemples :

- d’atteindre une participation de dépistage de plus de 60 % ; soit une augmentation globale de 15 % et de 50 % dans les zones où ce taux est le plus bas ;

- d’impliquer plus encore les médecins traitants dans la prévention et le dépistage du cancer colorectal et la fidélisation des patients au programme ;

- de faciliter l’identification des sujets à risque très élevé (porteurs d’une mutation génétique prédisposant au cancer colorectal) et leur accès aux consultations d’oncogénétiques et aux examens de surveillance adaptés.

Un côlon gonflable.

Enfin le plan cancer 2009-2013 prévoit de remplacer le test fécal Hémoccult par des tests immunologiques de dépistage à lecture automatisée au sein du programme organisé du dépistage du cancer colorectal, dont les premiers essais ont montré qu’ils augmentaient significativement le taux de participation au dépistage. Les conditions logistiques de ce remplacement sont en cours de validation.

Le président de la Société d’endoscopie digestive ( Pr R. Laugier) présente quelques pistes pour augmenter le taux de participation à ces campagnes et aussi éviter de le voir diminuer de campagnes en campagnes… Une affiche sera distribuée à tous les médecins de France pour sensibiliser les patients à cette problématique. Un colon gonflable va être montré dans de nombreuses villes pour expliquer au public ce qu’est un polype et à quoi sert une coloscopie après un test Hémoccult positif.

Conférence de presse organisée par le C.L.E.F sous l’égide de la SFED, présidée par Le Pr René Laugier (Marseille).

 Dr MICHELINE FOURCADE

Source : Le Quotidien du Médecin: 8774