Recherche clinique : les Big Data changent la donne

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Publié le 09/11/2017
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« C’est une révolution dans la recherche comparable à celle du séquençage de la totalité du génome humain », assure Christophe Jamain, responsable de la recherche fondamentale à UNICANCER. ConSoRe (pour Continuum soins-recherche), explique le directeur des systèmes d’information d’UNICANCER, Emmanuel Reyrat, est un moteur de recherche multisite interopérable, c’est-à-dire qu’il est totalement indépendant des systèmes d’information des établissements qui participent à sa construction et peut donc être alimenté par des documents internes des CLCC comme par des éléments externes, en provenance d’autres établissements, ou de la ville. »

Créé en 2013, ConSoRe est partie de quatre centres pilotes (Dijon, Lyon, Montpellier et Paris) et a atteint cette année Marseille, Lille, Bordeaux et Nancy. Aujourd’hui, il est capable de retrouver des critères de sélection disséminés dans des centaines de milliers de dossiers de patients. Il offre ainsi une visualisation synthétique de l’histoire pathologique de chacun, dès l’apparition d’une tumeur, la survenue d’une récidive, d’une métastase ou d’un second cancer. À partir des fouilles qu’elle effectue, la plateforme constitue des cohortes de patients pour alimenter les études cliniques. Et avec le préscreening de données, elle permet un gain de temps précieux dans la prise en charge, en proposant des thérapeutiques nouvelles.

À la différence de ConSoRe, le programme ESME (Epidémio-stratégie médico-économique), lancé en 2014 par R&D UNICANCER dans l’ensemble des CLCC, centralise des données sur les stratégies thérapeutiques anonymisées issues de la vie réelle, c’est-à-dire des centres et des médecins traitants, dans certains cancers. « Notre objectif, précise le Dr Mathieu Robain, directeur du programme, c’est de constituer un outil d'aide à la décision en santé qui complète les données des essais cliniques randomisés ». « Nos partenaires industriels peuvent interroger la base, avec des procédures filtrées par la communauté scientifique et les instances déontologiques, ajoute Christian Caillot, directeur de la R&D UNICANCER ; les chercheurs et les cliniciens utilisent ESME pour développer leurs travaux et étayer leurs publications ; les autorités de santé y recourent pour évaluer les traitements expérimentaux. » Affaire à suivre pour les immunothérapies.

Le programme s’applique actuellement aux cancers de l’ovaire, il débute pour les cancers du poumon non à petites cellules. Son extension suivra pour les cancers de la prostate et colorectaux.

Ch. D.

Source : Le Quotidien du médecin: 9617