NÉ LE 9 JUILLET 1922 dans la Nièvre, il fait pendant la guerre partie des Forces françaises de l’intérieur. Interne (médaille d’or) des hôpitaux de Paris en 1947, il va travailler avec Bernard Halpern – il rencontre dans son laboratoire l’immunologiste américain Baruj Benacerraf, futur prix Nobel – puis avec Jean Hamburger et, après un stage aux États-Unis, avec Jean Bernard, au Centre de recherche sur les leucémies et les maladies du sang à l’hôpital Saint-Louis.
Des irradiés sauvés.
Découvrant que le bacille de Calmette et Guérin suscite chez son hôte des réactions apparentées à celles qu’entraînent certaines tumeurs, il fait la première démonstration de ce qu’il appellera l’immunothérapie active, ouvrant le champ de l’immunothérapie des cancers. Travaillant sur les greffes incompatibles de moelle, il réalise les premières chez l’homme, en 1958, chez des physiciens accidentellement irradiés dans une centrale nucléaire de Yougoslavie. Quatre sont sauvés, ce qui aura un retentissement mondial.
En 1961, il fonde à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif l’Institut du cancer et d’immunogénétique, qu’il dirigera jusqu’à son départ en retraite, en 1990. En 1963, il décrit dans le « British Medical Journal » la présence de chimères hématopoïétiques suite à la première greffe de moelle allogénique pratiquée chez un receveur adulte atteint de leucémie prétraité par irradiation corporelle totale supralétale, greffe réalisée par le Pr René Küss – avec ce dernier, il reçoit le prix Medawar 2002, pour leur rôle de pionniers des transplantations.
Gaulliste, il est de 1964 à 1966 conseiller de Raymond Marcellin, alors ministre de la Santé publique, et participe à la création de l’INSERM en 1964. Il contribue aussi à la naissance du Centre international de recherche sur le cancer, à Lyon, et est à l’initiative de l’Organisation européenne de recherche sur le traitement du cancer.
Professeur de cancérologie expérimentale à la faculté de médecine Paris-Sud de 1966 à 1990, chef du service des maladies sanguines et tumorales de Paul-Brousse de 1980à 1990, Georges Mathé a publié plus de 1 000 articles et de nombreux ouvrages. « C’est un pionnier de la cancérologie française qui vient de disparaître et dont il convient de saluer l’engagement et l’obstination pour soigner et changer l’image du cancer », souligne, entre autres hommages, Nicolas Sarkozy.
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