Un vaccin thérapeutique à l’essai chez l’homme

Publié le 16/12/2011
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Crédit photo : PHANIE

Le TRAITEMENT standard du cancer pulmonaire non à petites cellules (CPNPC) fait appel à une chimiothérapie, mais le pronostic reste sombre. Parmi les différentes pistes thérapeutiques explorées, un vaccin visant à stimuler une réponse immunitaire contre MUC1 est en cours d’évaluation. En effet, dans le CPNPC avancé, comme dans d’autres cancers, une production en excès de la protéine MUC1 altérée est rapportée.

Une étude préalable de phase II a montré la faisabilité d’une association de ce vaccin, TG4010, à du cisplatine et de la vinorelbine en première ligne : le taux global de réponses était de 37 %. De plus, une réponse immune cellulaire spécifique de MUC1 dans les lymphocytes des patients répondeurs a été observée. Dans la phase 2b de l’étude (1), les patients souffrant d’un CPNPC avancé ont reçu une chimiothérapie (comprenant gemcitabine et cisplatine) soit seule, soit associée au vaccin TG4010.

Cette étude multicentrique internationale, pilotée en France, a inclus 148 patients présentant un CPNPC de stade IIIB ou IV et dont les cellules cancéreuses exprimaient MUC1. Ils ont reçu six cycles de traitement à trois semaines d’intervalle. Le taux de survie sans progression à six mois, premier critère d’évaluation, a été de 43 % dans le groupe ayant reçu le traitement combiné et de 35 % dans le groupe témoin. La réponse tumorale a elle aussi été plus élevée dans le groupe traitement combiné : 41,9 % versus 28,4 %. La médiane de survie totale du groupe a été de 10,7 mois avec le TG4010 et de 10,3 mois pour l’autre groupe.

Et dans le groupe de patients présentant une réponse objective, la médiane de survie totale a été de 23,3 mois chez ceux ayant reçu le vaccin, comparativement à 12,5 mois chez ceux ayant été traités par la seule chimiothérapie.

Le traitement combiné avec le vaccin TG4010 s’est montré particulièrement bénéfique chez les patients ayant un taux normal de lymphocytes CD16+, CD56+ et D69+ avant le traitement. Pour les auteurs de l’étude, ces paramètres pourraient être utilisés pour mieux identifier les patients les plus susceptibles de bénéficier du vaccin thérapeutique.

En termes de tolérance, fièvre et douleurs abdominales et au site d’injection ont été rapportées plus fréquemment dans le groupe ayant reçu le traitement combiné.

(1) The Lancet Oncology, en ligne le 22 octobre 2011. doi:10.1016/S1470-2045(11)70259-5.

 Dr ISABELLE HOPPENOT

Source : Le Quotidien du Médecin: 9060