Les avancées présentées à Eurocancer

Vers des traitements de plus en plus ciblés

Publié le 23/07/2010
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Crédit photo : S Toubon

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Crédit photo : S Toubon

LE CANCER est désormais considéré comme la résultante d’une accumulation progressive d’un grand nombre d’altérations moléculaires. Elles désorganisent les principales voies de régulation cellulaire. Leurs effets se combinent pour aboutir à l’apparition de la tumeur et à son évolution vers un phénotype de plus en plus agressif et résistant aux traitements. Depuis une dizaine d’années, les progrès dans la compréhension des mécanismes intimes moléculaires ont permis la mise au point de traitements ciblés. Une vingtaine en sont actuellement utilisés dans les cancers colorectaux, bronchiques, mammaires, les sarcomes et GIST, à très court terme dans les cancers du pancréas et à court terme les cancers cutanés. Aujourd’hui, l’objectif de la recherche en oncologie est d’identifier de nouveaux marqueurs moléculaires associés à chaque tumeur et susceptibles de pouvoir servir de cibles et/ou permettant d’identifier les patients qui vont bénéficier d’un traitement défini.

Pour sa 23e édition, Eurocancer a axé son programme autour de ces nouvelles connaissances. La Journée de recherche fondamentale était consacrée à la résistance aux traitements ciblés. Celle dédiée à la recherche clinique a porté sur les marqueurs pronostiques et prédictifs, la session de radiothérapie aux associations avec thérapies ciblées, le séminaire Inter-Cancéropôles aux études moléculaires à haut débit, et la Session de biologie clinique à la biologie des métastases.

Plateformes de génétique somatique.

L’application des traitements ciblés est retrouvée dans toutes les sessions de cancérologie par organe. Il faut souligner que grâce aux plateformes de génétique somatique des cancers, la France s’est dotée d’un outil d’analyses de ces anomalies moléculaires qui n’a pour le moment pas d’équivalent en Europe. Autre avancée importante, et qui sera également couverte, la possibilité d’exploiter les déficits constitutionnels ou acquis de gènes suppresseurs de tumeurs, ouvrant la porte à l’utilisation plus ciblée de cytotoxiques.

Ces innovations diagnostiques et thérapeutiques aboutissent à des traitements individualisés mais exceptionnellement curateurs aux stades avancés des cancers. Ce qui rend plus complexes les stratégies thérapeutiques, du fait de la variété de lignes thérapeutiques et de leur diversification. Là encore, ces aspects, largement couverts dans plus de dix sessions différentes, contribuent au dynamisme de la prise en charge multi-disciplinaire des cancers.

Enfin, l’évolution des traitements non spécifiques, plus que traitements symptomatiques, était également importante et retrouvée dans des sessions « Prise en charge de la douleur », « Soins de support », mais également « Psychanalyse et Psycho-oncologie ». Enfin, des communications ont été faites également sur les liens entre cancer et alimentation, ainsi que sur la notion plus récente d’un lien entre le métabolisme glucidique et les cancers.

Conférence de presse à laquelle participaient : M. Boiron, M. Marty, P.de Cremoux, M. Espié, J. Trédanel et F. Goldwasser.

 Dr BRIGITTE VALLOIS

Source : Le Quotidien du Médecin: 8797