Des résultats positifs chez patients atteints

Vers un test de dépistage sanguin du cancer colorectal

Publié le 01/10/2010
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Crédit photo : BSIP

« NOTRE TEST PROMET d’être sans risque, bon marché, juste et sans désagrément pour l’individu, et pourrait donc être facilement intégré dans des programmes nationaux de dépistage dans le cadre d’un contrôle annuel », estime le Pr S. Nielsen (Exiqon) qui présentait les résultats de cette méthode diagnostique à la Conférence internationale de l’AACR sur le développement des diagnostics moléculaires dans le traitement du cancer (Denver, États-Unis).

« Ce genre de profil des microARN (miARN), une fois développé et commercialisé en kit de dépistage, pourrait être utilisé pour dépister des populations entières de façon à aider à sélectionner les individus qui devraient subir une coloscopie. »

Le cancer colorectal est la seconde cause de mortalité par cancer dans le monde occidental. S’il est diagnostiqué suffisamment tôt, la chirurgie peut être curative, mais le pronostic est sombre au stade avancé. Bien qu’il existe des méthodes de dépistage précoce comme la recherche de sang dans les selles (par Hémoccult) et la coloscopie, bon nombre de sujets de plus de 50 ans ne se font pas correctement dépister pour ce cancer.

Les microARN.

Les microARN (miARN) constituent une classe récemment découverte de petits ARN (21 à 23 nucléotides) qui agissent comme régulateurs post-transcription de l’expression génique. On estime actuellement que plus d’un tiers du transcriptome cellulaire est régulé par des miARN, et chaque miARN pourrait réguler des centaines d’ARNm différents. On a donc proposé qu’ils puissent être des maître régulateurs de l’état cellulaire, une hypothèse soutenue par un grand nombre d’études qui démontrent un lien causal entre une dysrégulation des miARN et de nombreuses maladies, dont le cancer.

La stabilité des miARN dans les prélèvements cliniques courants (plasma, sérum, urine, salive, etc.) et la capacité des profils d’expression des miARN à classer correctement les différents types de tissus et maladies ont positionné la quantification des miARN comme un nouvel outil prometteur pour une large gamme d’applications diagnostiques.

L’équipe de Nielsen a développé une méthode de dépistage du cancer colorectal basée sur l’analyse par PCR des microARN (miRCURY LNA microRNA PCR).

En utilisant une plate-forme génomique permettant d’analyser simultanément le profil d’expression de plus de 700 miARN, ils ont analysé de nombreux échantillons plasmatiques sanguins provenant de patients ayant un cancer colorectal au stade précoce résécable (stade II), ainsi que de témoins non affectés.

Leurs résultats précoces suggèrent qu’il est possible de distinguer les patients avec un cancer colorectal précoce des sujets sains, avec une sensibilité et une spécificité qui sont bonnes.

Ils ont entrepris une large étude clinique prospective chez des individus symptomatiques subissant une coloscopie, dans l’objectif de valider de façon prospective ce test de dépistage.

4e Conférence Internationale de l’AACR sur le développement des diagnostics moléculaires dans le traitement du cancer, Denver 28 septembre 2010.

 Dr VÉRONIQUE NGUYEN

Source : Le Quotidien du Médecin: 8827