Fibrillation auriculaire

Gérer les AVK avec maîtrise

Publié le 19/02/2010
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EN FRANCE, environ 600 000 patients (1 % de la population) sont traités par AVK, classe médicamenteuse qui représente le premier motif d’iatrogénie : 17 000 patients sont hospitalisés chaque année pour des hémorragies graves. « La gestion au quotidien des AVK est souvent difficile : 15 à 30 % des patients se situent au-delà de l’objectif avec un surrisque hémorragique et inversement, environ 20 % des patients sont sous-traités avec un risque d’inefficacité du traitement », indique le Dr François Lecoin (IRMG). Dans la FA, la prévention des AVC et des accidents emboliques artériels repose sur la prescription d’un traitement antithrombotique qui doit tenir compte du niveau de risque supposé du patient basé sur une évaluation clinique et du risque hémorragique sous AVK.

Un outil facile à utiliser : le score de CHADS.

« Un outil de stratification du risque thromboembolique facile à retenir et pratique à utiliser est le score de CHADS2 », explique le Pr Ariel Cohen (hôpital Saint-Antoine, Paris). Les facteurs de risque élevé (score = 2) sont les antécédents d’accident vasculaire cérébral, d’ischémie cérébrale transitoire ou d’embolie systémique. Les facteurs de risque modéré (score = 1) sont l’âge (› 75 ans), le diabète, l’hypertension artérielle et l’insuffisance cardiaque. Il suffit d’additionner les points attribués à la présence des facteurs de risque pour déterminer le score et évaluer le risque global. Les patients avec un score supérieur à 2 relèvent d’un traitement par AVK à la dose efficace (INR entre 2 et 3). Un autre score, HEMORR2HAGE, évalue le risque d’hémorragies sévères sous anticoagulant. Les facteurs de risque d’hémorragies sont les suivants : insuffisance rénale ou hépatique, alcoolisme, tumeur, âge › 75 ans, thrombopénie, HTA, anémie, facteurs génétiques, risque de chutes, AVC et antécédents d’hémorragies. « Ces scores d’évaluation du risque ischémique et hémorragique ne permettent pas d’évaluer le rapport bénéfice/risque individuel avec suffisamment de précision. Ils permettent d’orienter le choix, mais le médecin doit garder son libre arbitre devant le patient pour décider ou non de la mise en route d’un traitement antithrombotique », précise le Pr Ariel Cohen.

Il est essentiel d’individualiser le traitement anticoagulant. Dans la pratique, les données montrent que les FA sont sous-traitées par les AVK.

Session parrainée par Daiichi Sankyo dans le cadre du « Samedi du Médecin généraliste » lors des Journées européennes de la SFC.

 CHRISTINE FALLET

Source : Le Quotidien du Médecin: 8712