Les enseignements de BEAUTIFUL

La fréquence cardiaque, facteur de risque chez le coronarien

Publié le 17/12/2008
Article réservé aux abonnés

L'ÉTUDE BEAUTIFUL, menée chez des coronariens stables, montre que l'addition de l'ivabradine (Procoralan) au traitement standard optimal peut permettre d'améliorer le pronostic, en particulier chez les patients dont la fréquence cardiaque est supérieure à 70 bpm.

L'ivabradine est un inhibiteur sélectif et spécifique du courant If du nœud sinusal, ralentissant la fréquence cardiaque (FC) tout en préservant la contraction et la relaxation myocardiques ainsi que la pression artérielle. Les 10 917 patients inclus dans BEAUTIFUL avaient une coronaropathie stable démontrée, une FEVG < 40 %, une FC › 60 bpm. En plus du traitement standard, 5 479 ont reçu l'ivabradine (5 mg x 2/j, porté à 7,5 mg x 2/j en fonction de l'évolution de la FC), les autres recevant un placebo. Après un suivi médian de dix-neuf mois, la FC est descendue à 64 bpm dans le groupe ivabradine versus 69 bpm, mais on n'a pas observé de différence significative entre les deux groupes pour le critère principal (mortalité cardio-vasculaire + hospitalisations pour infarctus et pour apparition ou aggravation d'une insuffisance cardiaque). Or l'analyse des résultats observés dans le sous-groupe (préspécifié) des patients dont la FC était › 70 bpm indique que ce facteur est déterminant. Dans ce sous-groupe, on constate une augmentation significative de la mortalité cardio-vasculaire (8 %), des hospitalisations pour infarctus (7 %) ou pour insuffisance cardiaque (16 %) et des revascularisations (8 %).

Un facteur déterminant.

Ces résultats confirment qu'une FC élevée est un marqueur de risque de mortalité accrue et d'événements cardio-vasculaires dans la population générale comme chez les coronariens. Or dans ce groupe à risque élevé, l'ivabradine réduit significativement l'incidence des infarctus mortels ou non (- 36 %), des hospitalisations pour infarctus mortels ou non (- 22 %) et des revascularisations (- 30 %).

Dr EMMANUEL DE VIEL

Source : Le Quotidien du Médecin: 8483