Depuis le 28 juillet, le CHU de Caen n’est plus autorisé à réaliser des greffes cardiaques, suite à une décision de l’agence régionale de santé (ARS) de Normandie. En cause : une alerte lancée fin juillet par l’Agence de la biomédecine, révèle « Ouest France ».
« Cette décision intervient en raison du constat d’absence depuis juillet 2021 de réalisation de greffe cardiaque par les équipes de l’établissement », explique l’ARS dans une réponse transmise au « Quotidien » ce 3 août.
Alors qu’aucune transplantation cardiaque n’a été réalisée depuis un an au CHU normand, « le code de la santé publique prévoit expressément, dans le but de garantir la sécurité des patients, la caducité des autorisations en cas de cessation prolongée de l’exploitation d'une activité de soins », détaille l’ARS.
16 patients en attente
En mai déjà, l’Agence de biomédecine s’interrogeait sur l’arrêt des greffes dans le service. D’après « Ouest France », un sursis avait été demandé par les équipes de cardiologie caennaises, jusqu’à la fin de l’année 2022 pour organiser le transfert des patients. Demande refusée. 16 patients sont actuellement en attente d’un greffon cardiaque au CHU de Caen.
L’ARS affirme avoir « demandé d’organiser dès à présent l’orientation des patients concernés vers d’autres équipes de greffe, afin d’éviter toute situation d’errance ou de perte de chance ». Au-delà de l’acte de greffe, les patients greffés - ou appelés à être greffés - continueront d’être suivi au CHU caennais.
« Ce qui est scandaleux, c’est la brutalité de cette décision »
L’Association normande des greffés cardiaques (ANGC) s’est émue de cette décision le 29 juillet. « Ce qui est scandaleux, c’est la brutalité de cette décision, sans concertation, sans tenir compte ni de la période de vacances, ni du personnel médical en sous-effectif même dans les autres centres de greffe, ni de la santé des patients », réagit l’association.
Elle dénonce une décision « irresponsable », alors qu’elle avait déjà tenté d’alerter l’ARS le 15 juin, sans réponse. L’ANGC craint que cet arrêt brutal des greffes ne mette en péril la santé des patients, malgré la réorientation vers Rouen ou Paris. « Les patients en attente de greffe ne sont pas du matériel dont on peut différer la réparation du jour au lendemain », écrit l’association, indiquant que deux patients à Caen sont par exemple « sous assistances et intransférables alors que des greffons sont proposés ».
Dans sa réponse, l’agence régionale de santé se veut rassurante et précise que « les greffes et prélèvements d’organes restent réalisables en Normandie », en coopération avec les deux CHU. Un travail, en collaboration avec l’ARS et l’Agence de biomédecine, devra être mené autour de « l’élaboration du prochain projet régional de santé, qui devra fixer l’organisation pérenne de l’activité de greffe cardiaque en Normandie ».
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