APRÈS UN ACCIDENT vasculaire cérébral, l’érythropoïétine (EPO) pourrait être utilisée pour lutter contre l’dème secondaire. Cette nouvelle piste thérapeutique est suggérée par des chercheurs suédois. L’équipe d’Eli Gunnarson vient de constater, en effet, chez un modèle de souris hyponatrémiques que l’EPO limite les troubles neurologiques liés à la formation d’un dème cérébral.
Le glutamate est augmenté lors d’un accident vasculaire dans les zones périlésionnelles. Or ce neurotransmetteur provoque l’dème des cellules, en augmentant la perméabilité à l’eau des astrocytes. Précédemment, l’équipe de Gunnarson avait travaillé sur le rôle du glutamate et de son interaction avec les canaux qui régulent l’entrée d’eau dans les astrocytes, les aquaporines. Les chercheurs avaient constaté que leur activation était régulée par certains récepteurs dépendants du glutamate, les récepteurs mGluRs (group-I metabotropic glutamate receptors). Ainsi, si le taux de glutamate est élevé, les aquaporines laissent l’eau entrer dans la cellule, ce qui provoque alors un dème au niveau cellulaire, puis tissulaire.
Variations de calcium intracellulaire.
Dans cette étude, les chercheurs ont montré, in vitro, que l’EPO interférait avec la voie médiée par le glutamate au niveau de ces récepteurs mGluRs. L’hormone brouillerait la messagerie à l’intérieur de la cellule en perturbant les variations de calcium intracellulaire. L’activation des récepteurs ne serait pas transmise, empêchant l’entrée d’eau dans les astrocytes. Si l’effet neuroprotecteur de l’hormone est bien décrit dans la littérature, cette étude tient son originalité du fait que le mécanisme identifié est totalement nouveau. Contrairement à la voie antiapoptotique, qui passe par la transcription de gène activé, il montre que certains effets de l’EPO peuvent être obtenus rapidement, en quelques minutes.
PNAS, édition en ligne. Gunnarson et coll.
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