Même si les syndromes coronaires aigus sont peu fréquents chez les femmes jeunes, ne pas les reconnaître entraîne un risque majeur. Or, la dissection spontanée de l’artère coronaire, classiquement considérée comme une pathologie rare, est certainement sous-estimée car méconnue. Elle concernerait en réalité environ une femme jeune sur trois en cas de syndrome coronaire aigu immérité (1).
Une origine inconnue
Cette pathologie est caractérisée par un hématome intramural dans l’artère coronaire qui rétrécit la vraie lumière en l’absence de cause iatrogène, comme une angiographie coronaire récente par exemple. Elle peut entraîner une occlusion de l’artère coronaire, engageant le pronostic vital. Elle atteint principalement les femmes jeunes sans facteurs de risque cardiovasculaires. À l’heure actuelle la cause de cette dissection coronaire spontanée reste inconnue. Toutefois, une fragilité de la paroi des artères a été évoquée. Des facteurs favorisants son apparition ont en effet été identifiés, comme un exercice physique ou un stress intense. Des cas ont également été décrits chez des femmes en fin de grossesse ou après accouchement. Il existe parfois une dysplasie fibromusculaire chez les patients ayant présenté une dissection coronaire spontanée, mais l’association entre les deux pathologies reste à démontrer. Une origine génétique de la maladie est également suspectée.
Des diagnostics en hausse
Sur le plan diagnostique, l’avènement du dosage des troponines ultrasensibles, l’usage plus répandu de la coronarographie y compris chez des femmes jeunes avec syndrome coronarien aigu, et enfin l’apport de l’imagerie endocoronaire de haute résolution, grâce à la tomographie par cohérence optique, ont contribué à une recrudescence des diagnostics. Une sémiologie angiographique spécifique a récemment été proposée.
Un traitement conservateur si stabilité de la patiente
Différents traitements de la dissection coronaire spontanée existent : traitement médical seul, angioplastie ou par pontage coronaire, selon la présentation. Il n’existe pas de recommandations qui puissent guider les praticiens quant au choix du meilleur traitement à adopter. Un consensus se dégage toutefois en faveur d’une prise en charge initiale conservatrice si la patiente est stable (2).
(1) Malcles G, Souteyrand G, Motreff P. [Recent insights on spontaneous coronary arterydissection (SCAD): From diagnosis suspicion to long-term outcomes]. Ann Cardiol Angeiol (Paris) 2016;65(6):451-6
(2) Tweet MS, et al. Spontaneous coronary artery dissection: revascularization versus conservative therapy. Circ Cardiovasc Interv 2014;7(6):777-86
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