Actes esthétiques en Italie : un coup de pouce aux fonctionnaires pour s’offrir des séances dans la région du Latium

Alors que la santé traverse une crise économique importante dans le Latium et que les Italiens ont du mal à se faire soigner, le gouverneur de la région signe un accord avec une clinique spécialisée dans la médecine et la chirurgie esthétique pour permettre aux fonctionnaires de l’administration régionale de se faire retoucher via une petite ristourne de 20 %.

Après avoir remporté la course à la présidence de la région du Latium en février, Francesco Rocca, le candidat de droite soutenu par la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, avait juré que la remise en ordre de la santé serait sa grande priorité. Or au lieu de s’inquiéter de la pénurie de médecins qui plombe le système de santé, des délais interminables des listes d’attente et des urgences qui ferment par manque de fonds et de praticiens, « Il Presidente » comme l’appellent les Italiens, a préféré s’intéresser à l’esthétique des salariés de l’administration régionale.

Une ristourne de 20 % sur les tarifs

Ainsi, la région vient de signer un accord avec la clinique Villa Brasini spécialisée dans la médecine et la chirurgie esthétiques très appréciées par les vedettes du star-système italien. Cet accord prévoit une réduction de 20 % sur les tarifs appliqués par cet établissement pour les salariés qui s’offriront quelques retouches, toutes catégories professionnelles confondues.

Un dépliant expédié par mail aux salariés leur présente les spécialités dont ils peuvent bénéficier. À commencer par les traitements anti-cellulite, le remplissage des rides et le remodelage de l’ovale du visage avec la pose de fils tenseurs, sans oublier les incontournables comme les implants capillaires, la rhinoplastie, les prothèses mammaires ou encore, l’épilation définitive. Par ailleurs, les salariés de l’administration régionale pourront également profiter des services offerts par Villa Brasini pendant leurs déplacements, et pas seulement professionnels, dans les filiales de cette structure ouvertes à Milan, Naples et Monte-Carlo.

Cette décision est d’autant plus étonnante que le déficit de la santé dans la région du Latium devrait frôler la barre des 600 millions d’euros d’ici à la fin de l’année. Autre donnée inquiétante : la pénurie de médecins et notamment de généralistes. Selon les estimations de l’Ordre régional des médecins et des chirurgiens dentistes (OMCEO), 30 % des 4 400 généralistes actuellement en exercice, devraient partir en retraite d’ici à 2026. La plupart ne seront pas remplacés par manque de fonds et, d’ici à 2025, plus de 550 généralistes manqueront à l’appel.