Cancer de la prostate : la surveillance active améliore la qualité de vie

Publié le 15/03/2016

Une étude présentée par la Fondation de recherche contre le cancer de la prostate de Rotterdam lors du congrès de l'Association européenne d'urologie à Munich apporte des arguments en faveur de la surveillance active chez les patients atteints d'un cancer de la prostate de bas grade.

Le cancer de la prostate reste le plus courant chez les hommes avec 400 000 nouveaux cas chaque année en Europe. Le traitement standard – chirurgie ou radiothérapie – expose à des complications d'incontinence ou de dysfonction érectile. Mais certains cancers dits à faibles risques se développent lentement. D'où le concept de surveillance active qui consiste à mesurer le PSA tous les 6 mois avec une biopsie tous les ans.

Dans l'étude dirigée par le Dr Lionne Venderbos, la qualité de vie a été évaluée au moyen de questionnaires chez 427  patients âgés entre 66 et 69 ans diagnostiqués pour un cancer à faibles risques. Pendant les 5 à 10 ans qu'a duré le suivi, 121 ont été sous surveillance active, 74 ont été opérés et 232 ont eu des séances de radiothérapies. Un groupe témoin de 204 hommes qui n'avaient pas de cancer de la prostate a aussi été observé. Les résultats montrent que les patients sous surveillance ont une meilleure qualité de vie que ceux ayant été opérés. Ils présentent de meilleures capacités urinaires et sexuelles. Ils se déclarent aussi plus satisfaits de leur potentiel sexuel que les patients sous radiothérapie. « La Qualité de vie des hommes sous surveillance active est similaire au groupe d'hommes qui n'ont pas de cancer de la prostate », affirme le Dr Venderbos.

 

Surveiller sans stresser ?

 

Pour la scientifique, si un homme est diagnostiqué pour un cancer à faibles risques, on devrait envisager les trois possibilités : la chirurgie, la radiothérapie ou la surveillance. « Je pense que le choix du traitement devrait être partagé entre le spécialiste et le patient. Celui-ci peut mesurer les avantages et les inconvénients de chaque type de traitement et choisir celui qui lui satisfera le mieux », conclut la chercheuse. Il est important en particulier d'évaluer le stress généré par le fait de vivre avec un cancer non traité.

Pour le Pr Marc-Olivier Bitker, urologue à la Pitié-Salpêtrière, choisir la voie à suivre demande réflexion, pour le malade et pour le médecin : « Il faut pondérer le degré d'inquiétude et d'anxiété qui diffèrent d'un malade à l'autre. » Selon lui, « il faut laisser du temps au temps pour prendre une décision ». Le Pr Bitker a participé à des travaux sur la castration momentanée aux antihormones pour soigner des cancers à faibles risques.

Roxane Curtet

Source : lequotidiendumedecin.fr