Un collectif de vingt et un chirurgiens et médecins a signé ce lundi 4 mars une tribune en faveur du compagnonnage dans les pages santé du « Figaro ». La formation médicale entre pairs doit demeurer « un pilier central de la médecine », plaident-ils.
À l'heure « du grand déballage sur l'intelligence artificielle », les médecins signataires, qui exercent à la fois à l'hôpital public et dans le secteur privé, veulent attirer l'attention des grands décisionnaires du pays sur ce mode de formation qui met « l'intelligence humaine au service du collectif ». « C'est la formation la plus efficace pour découvrir une nouvelle technique, un nouveau geste opératoire, un dispositif médical innovant, c'est également l'occasion de discuter d'une nouvelle approche thérapeutique, de débattre de l'intérêt d'un nouveau protocole », écrivent-ils.
Selon les chirurgiens, le compagnonnage fait partie de « l'ADN » d'un médecin, mais il est aussi l'outil pour que le reste du monde accède à « l'excellence médicale française » – représentée à travers le réseau territorial de centres hospitaliers, de praticiens libéraux ainsi que des centres de lutte contre le cancer.
Attractivité globale du pays
Forte de son expertise médicale, la France peut devenir « le hub mondial de la formation des professionnels de santé », argumentent les signataires de la tribune.
En développant une offre de formation à l'intention de médecins du monde entier, la France pourrait se doter « d'un outil de rayonnement scientifique sans égal ». Les hôpitaux pourraient ainsi devenir ces « hubs » en accueillant pour des formations courtes, de deux jours à une semaine, des médecins étrangers. En monétisant cette transmission de compétences, un revenu récurrent serait par ailleurs généré pour financer des projets de recherche clinique, ou des voyages pour les jeunes internes.
Enfin, ce hub pour la formation internationale participerait à « l'attractivité globale » du pays. « La venue de dizaine de milliers de médecins sur l'ensemble du territoire bénéficiera également à nos régions, via l'investissement indirect lié à la formation (hôtels, déplacements, visite des régions) », indiquent les chirurgiens, qui appellent leurs consœurs et confrères à s'engager. Avec un ultime argument : « les hôpitaux français en prise à des difficultés structurelles pénalisantes seront in fine les ultimes bénéficiaires » de cet investissement dans le compagnonnage.
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