Nous sommes à Padoue, en Italie. L’histoire dont il est question ici concerne un homme de 48 ans chez qui on a découvert quatorze ans auparavant une polykystose rénale autosomique dominante. Cette affection a évolué vers l’insuffisance rénale terminale, si bien que le patient est en hémodialyse. Il se trouve que cet homme aimerait se faire transplanter un greffon provenant d’un donneur vivant. Il est donc examiné pour une évaluation en vue de cette procédure. Dans un premier temps, il est clair que la transplantation est impossible : ses deux reins polykystiques apparaissent tellement volumineux qu’ils ne laissent aucune place dans l’abdomen pour accueillir le greffon rénal. Alors, l’équipe médicale décide de faire la place qu’il faut. En l’occurrence, le patient subit une néphrectomie bilatérale. Ce sont deux énormes reins polykystiques qui sont retirés. À eux deux, ils ne pèsent pas moins... de 22 kg, soit 21,6 % du poids total de l’homme. Le rein droit, le plus volumineux, mesure 51 cm de haut.
Trois mois après la néphrectomie, le patient est transplanté avec un greffon provenant d’un donneur vivant apparenté. La greffe est un succès. Au bout de deux ans, le patient a une fonction rénale normale et une créatininémie à 112 µmol/l.
Burcin Ekser et Paolo Rigotti. New England Journal of Medicine.
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