L’ÉTUDE A ÉTÉ réalisée chez huit patients ayant souffert d’un traumatisme de la moelle épinière (plaies par balle, chute de 3 mètres, accident de la voie publique…) et présentant une paraplégie ou une paraparésie. Quatre cas chroniques, qui avaient été blessés plus de cinq ans avant l’essai, et quatre cas aigus ont reçu les injections entre cinq jours et un mois et demi après le traumatisme. Les cellules souches hématopoïétiques (CSH) autologues ont été administrées simultanément par différentes voies : directement dans la moelle épinière, dans le canal rachidien et par voie intraveineuse.
Les patients ont été suivis par IRM en moyenne pendant deux ans après l’administration pour évaluer les modifications morphologiques de la moelle épinière et ont eu des évaluations fonctionnelles neurologiques en utilisant des échelles de cotation validées.
Le contrôle vésical.
Chez les huit patients, les observateurs ont enregistré des améliorations fonctionnelles, dont la plus importante concerne le contrôle vésical. Ce contrôle est redevenu opérationnel chez quatre patients ; chez les autres, au minimum des sensations vésicales sont réapparues. Les sensations cutanées se sont aussi améliorées et une récupération partielle de la motricité a permis à trois patients de marcher avec un déambulateur. La spasticité s’est réduite dans plusieurs articulations chez quelques sujets. Chez tous les patients, on enregistre une amélioration des scores de qualité de vie.
Maintenant, pour faire la part entre la récupération fonctionnelle liée à l’évolution normale et l’effet des CSH, des études contrôlés sont nécessaires.
« Notre objectif était de montrer qu’une administration par des voies multiples de CSH est réalisable avec une bonne sécurité. À ce jour, nous avons administré des CSH chez 52 patients souffrant de lésions médullaires et n’avons observé aucune formation de tumeurs, ni d’infection, ni d’augmentation des douleurs et seulement quelques exemples d’effets secondaires mineurs », expliquent Francisco Silva et coll.
Différentes voies d’administration simultanées.
Lors d’un traumatisme médullaire chez un adulte, après la blessure initiale, la perte tissulaire subit un remaniement cellulaire qui rend très difficile la mise en place des processus de réparation. L’hémorragie de départ produit une ischémie et un infarcissement de la moelle épinière.
L’hypothèse de départ des équipes est fondée sur le principe d’un effet promoteur de la croissance des vaisseaux sanguins par les CSH, l’angiogenèse pouvant permettre d’améliorer la perfusion.
Les cellules souches sont présentes dans les organes adultes, où elles contribuent à la restauration tissulaire. Plusieurs travaux de recherche ont montré que les cellules souches représentent une alternative prometteuse dans des situations diverses, y compris dans des suites de traumatismes.
Selon un commentateur, ces résultats mettent en lumière l’intérêt d’utiliser différentes voies d’administration simultanées des cellules souches, qui atteignent plus sûrement la localisation attendue.
L.Geffner, F.Silva et coll. Cell Transplantation, vol. 17, n° 12, pp.1277-1293.
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