Environ un tiers des patients opérés de la peau reçoivent des anticoagulants et des antiagrégants plaquettaires. La chirurgie dermatologique est considérée comme à faible risque hémorragique (0,91 % de complications hémorragiques sévères dans une étude prospective multicentrique récente), et la survenue d’accidents ischémiques graves à l’arrêt du traitement, rapportés notamment dans une vaste série nord-américaine, fait préconiser la poursuite de celui-ci dans la très grande majorité des cas.
Selon la Dr Véronique Chaussade (Boulogne-Billancourt), c’est « au chirurgien de le prendre en compte en prévoyant plus de temps opératoire pour l’hémostase et en adaptant son geste chirurgical ». Il faut également veiller à ce que le patient, qui doit être revu de façon systématique à 24 ou 48 heures de l’intervention, soit bien informé et suivi.
Pour les patients sous antivitamines K, le geste doit être différé si l’INR est supérieur à 3, et il n’est pas conseillé de faire un relais par héparine. Et en cas de geste chirurgical complexe chez un patient recevant un anticoagulant oral direct (AOD, anciennement Naco), le Groupe d’intérêt en hémostase périopératoire propose un protocole d’arrêt de quelques heures en fonction de l’AOD prescrit (1).
(1) Albaladejo P et al., en ligne : http://sfar.org/wp-content/uploads/2015/09/Reactualisation-GIHP_AOD_act…
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