L’IRM est-elle une alternative à la technique de référence, l’échographie transœsophagienne (ETO), dans l’exploration des veines pulmonaires, de l’oreillette gauche et de l’auricule gauche avant ablation ? Les résultats d’une étude rétrospective comparant les deux techniques ont été présentés à l’ACC par D. Kitkungvan et al. L’équipe de Houston (Texas, États-Unis) a rappelé l’importance de rechercher un thrombus de l’oreillette et notamment de l’auricule gauche gauche et de déterminer l’anatomie des veines pulmonaires avant toute ablation d’une fibrillation atriale (FA) par isolation des veines pulmonaires.
Leur étude rétrospective a repris et analysé les dossiers de 201 patients qui avaient eu une IRM et une ETO à moins d’une semaine d’intervalle avant une procédure d’ablation de FA.
L’exploration IRM avait été effectuée en associant différents types de séquences : ciné-IRM, angiographie 3D après injection de produit de contraste, séquences de rehaussement tardif en utilisant un temps d’inversion long, supérieur à 600 millisecondes.
La moyenne d’âge des patients était de 61,1 ± 11,6 ans, la majorité d’entre eux (71,1 %) étaient des hommes. Une FA paroxystique ou persistante était présente respectivement chez 57,2 et 42,8 % des patients. Pendant l’examen IRM 44,8 % des patients étaient en FA. Le score de CHA2DS2-Vasc moyen était de 2,1 ± 1,5. L’IRM cardiaque et l’ETO ont été réalisés dans un délai de 1,5 ± 2,5 jours avant l’ablation. En associant l’ensemble des techniques, l’IRM est apparue comme très fiable, permettant de détecter 100 % des thrombus de l’auricule, mis en évidence chez 6 patients (3 %) par l’échographie transœsophagienne, la technique de référence.
Parmi les séquences IRM utilisées, celle avec rehaussement tardif utilisant un temps d’inversion long, supérieur à 600 millisecondes a été la plus fiable (99,0 %), suivie par l’angiographie 3D (97,0 %), puis le Ciné-IRM (89,1 %).
Les auteurs ont conclus que l’IRM, particulièrement l’IRM avec séquence de rehaussement tardif utilisant un temps d’inversion long, supérieur à 600 millisecondes, représente une option aussi fiable que l’ETO dans le bilan précédant une procédure d’ablation par isolation des veines pulmonaires. Sous réserve qu’il soit disponible, cet examen non invasif peut diminuer le recours aux autres examens morphologiques avant ablation : il permet de définir le trajet des veines pulmonaires mais aussi d’éliminer un thrombus de l’oreillette et/ou de l’auricule gauche.
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