Greffe de tissu fœtal

Parkinson : des neurones sérotoninergiques également nécessaires

Publié le 06/04/2012
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Crédit photo : S TOUBON

Les thérapies cellulaires évaluées chez les patients atteints de maladie de Parkinson se sont limitées à la greffe de tissu fœtal riche en dopamine dans le striatum, afin d’améliorer les symptômes moteurs.

Mais les patients parkinsoniens se plaignent également de symptômes non moteurs (humeur, sommeil, fonctions gastro-intestinales) qui s’accentuent avec la progression de la maladie, altèrent la qualité de vie et sont difficiles à traiter.

Politis et coll. ont étudié 3 patients bien améliorés sur le plan moteur quinze ans après une greffe de tissu fœtal riche en dopamine. Ces patients ont été évalués sur le plan clinique et par imagerie cérébrale TEP.

On constate un certain nombre de symptômes non moteurs (sommeil diurne excessif, perte de concentration, constipation, perte de poids, anxiété et dépression et hallucinations visuelles) diminuant la qualité de vie chez ces 3 patients, comme chez les patients parkinsoniens non traités par greffe.

A la TEP, tandis que l’innervation dopaminergique est normalisée chez les 3 patients, on constate une nette diminution de la transmission sérotoninergique dans les noyaux du raphé et dans les régions recevant leurs projections.

« Ces résultats indiquent la présence d’une dégénérescence en cours des noyaux du raphé sérotoninergiques et de leurs projections vers des régions impliquées dans la régulation du sommeil, de l’éveil, de l’alimentation, de la satiété, de l’humeur et de l’émotion », soulignent les chercheurs.

Pour un soulagement symptomatique complet à long terme, le remplacement cellulaire dopaminergique intrastrié devra être combiné à d’autres approches thérapeutiques ciblant les systèmes non dopaminergiques extra-striés. Une implantation bien ciblée des précurseurs ou neuroblastes sérotoninergiques dans les noyaux du raphé ou dans les régions du cerveau antérieur pourraient contrer les symptômes non moteurs.

Politis et coll., Science Translational Medicine, 4 avril 2012.

 Dr VÉRONIQUE NGUYEN

Source : lequotidiendumedecin.fr