Ukraine : une chaîne de solidarité médicale se met en place dans toute la France à l'initiative de plusieurs soignants

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Publié le 02/03/2022

Crédit photo : Twitter @charles_cazanav

Depuis plusieurs jours, une chaîne de solidarité se met en place un peu partout en France pour récolter en priorité du matériel médical et des produits de première nécessité pour aider les réfugiés et les civils ukrainiens blessés par les bombardements russes. Outre la Croix-Rouge française, des associations humanitaires locales comme « Smile for Ukraine » se mobilisent. Avec le concours du Secours populaire et de France Bleu Gard-Lozère, cette dernière a lancé une collecte de médicaments et du matériel médical (bandages, compresses, système de perfusion, défibrillateurs, seringues, pansements, aiguille de décompression, couvertures thermiques…). À titre individuel, plusieurs soignants d'origine ukrainienne, ont aussi commencé à s'organiser depuis quelques jours.

Dans les Hauts-de-France

C'est notamment le cas du Dr Arsène Sabanieev, 32 ans, qui exerce le métier d'anesthésiste-réanimateur au sein des hôpitaux Saint-Philibert et Saint-Vincent-de-Paul de la métropole de Lille. Né en Ukraine, il est arrivé en France il y a une vingtaine d’années avec sa mère, où il a suivi ses études de médecine. Encore en vacances dans l'ouest de l'Ukraine, la semaine dernière, avec sa compagne, il a raconté à l'AFP avoir « vécu les premiers jours de guerre : les alarmes, les nuisances sonores, l'odeur de brûlé des incendies, les tremblements liés aux explosions ».

Le médecin souhaite pourtant y retourner « dans la semaine », probablement à Kiev, où vit sa famille. « Je ne peux pas continuer à faire ce que je fais en France sachant que le peuple ukrainien a tant besoin d'aide », justifie ce « patriote » comme il se définit aujourd'hui. Auparavant, il va solliciter les hôpitaux dans lesquels il exerce pour récupérer le maximum de matériel d’anesthésie et de réanimation de base (sondes d’intubation, drogues anesthésiantes, antalgiques…) mais aussi du matériel d’urgence un peu plus lourd comme des garrots hémostatiques, des civières, des respirateurs portables, des appareils de radiographie.

En Île-de-France

Dmytro Atamanyuk, président de l'association AMC (Aide médicale caritative) France-Ukraine, pharmacien dans les Yvelines, arrivé en France il y a 14 ans, a aussi sonné la mobilisation. Son frère médecin ukrainien va partir « très bientôt sur le front pour gérer les blessés », raconte-t-il à France Bleu. Pour l'aider ainsi que tous les autres soignants du pays, il a contacté les hôpitaux, les pharmacies et les grossistes en France en quête de « pansements, garrots, bandages compressifs, tout ce qui rentre dans une trousse de secours de première urgence ». Du matériel qu'il va acheminer prochainement grâce à des transporteurs. « Pour le moment, on a la possibilité de passer directement la frontière, mais dans le cas où ça ne sera plus possible, on prépare des entrepôts de relais à la frontière polonaise pour que les transporteurs ukrainiens puissent acheminer le matériel jusqu'en Ukraine », indique Dmytro Atamanyuk.

En Nouvelle-Aquitaine

Du côté de Bordeaux, le CHU soutient l'association Ukraine Amitié qui organise une collecte de fonds pour financer les convois humanitaires, transport, achat de matériel médical, etc.. Étudiante en cinquième année de médecine à l'université de Bordeaux, Marina Kalinina est très mobilisée pour aider son pays natal. « Je suis venue en France à 15 ans et j'ai encore toute ma famille à Dnipro. Quand la guerre s'est déclenchée, j'ai immédiatement lancé un appel au CHU qui a accepté de faire des dons de matériels et de médicaments Je suis très émue et contente de cette mobilisation », raconte l'externe, jointe par « Le Quotidien ». 

 

Besoins urgents pour les hôpitaux

Ces initiatives françaises locales tombent à point nommé. Vendredi dernier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'était dit profondément inquiète pour « la sécurité et la santé des civils en Ukraine », a affirmé le directeur régional Hans Kluge, alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé l'armée russe de viser des zones civiles à Kiev. Avec les combats et les blessés, « les hôpitaux vont urgemment avoir besoin de matériel d'urgence, y compris des médicaments ainsi que des kits chirurgicaux et pour les traumatismes », a souligné Hans Kluge à l'AFP.


Source : lequotidiendumedecin.fr