Les anti-TNF

Cinq ans d’expérience dans le psoriasis

Publié le 25/01/2010
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LES TRAITEMENTS biologiques actuellement utilisés dans la prise en charge du psoriasis modéré à sévère étant dépourvus de toxicité, la question peut se poser de l’utilité d’un protocole continu ou intermittent. Désormais, la stratégie thérapeutique peut donc être dictée par le type de psoriasis. Pour une forme à évolution continue, sévère qui évolue, par exemple, depuis plus de 10 ans, on privilégie le traitement continu ; en revanche, chez un patient présentant deux ou trois poussées tous les cinq ans, le traitement intermittent semble plus adapté.

L’étude CHRYSTEL a récemment évalué l’efficacité et la tolérance d’un traitement continu d’étanercept versus un traitement intermittent, pendant 54 semaines, chez des patients atteints de psoriasis modéré à sévère. Les patients du groupe intermittent (n = 363) ont reçu l’étanercept à raison de 50 mg deux fois par semaine et ont arrêté leur traitement lorsqu’ils atteignaient un PGA (Physician Global Assessment) ≤ 2, ou au plus tard à 12 semaines. Lorsque ces patients rechutaient (PGA≥ 3), l’étanercept était réintroduit à la dose de 25 mg deux fois par semaine, jusqu’à ré-obtention d’un PGA ≤ 2. Les patients du groupe continu (n = 357) ont, quant à eux, reçu l’étanercept à la dose de 25 mg 2 fois/semaine pendant toute la durée de l’étude.

Sur un total de 711 patients, à la semaine 54, le score PGA s’est avéré plus bas dans le groupe traitement continu que dans le groupe traitement intermittent (1,98 vs 2,51 ; p<0,001). Cependant, les patients du bras intermittent ont retrouvé quasiment l’efficacité initiale au re-traitement. Concernant le score PASI, reflet de la sévérité du psoriasis, 7 patients sur 10 (68,5 %) présentent une amélioration de ce score au terme des 54 semaines de traitement dans le bras continu.

Localisations plus difficiles à traiter.

L’élude CHRYSTEL met également en exergue toute l’efficacité de l’étanercept sur les localisations plus difficiles à traiter comme les atteintes unguéales et du cuir chevelu. Une amélioration du score Psoriasis Scalp Score (PASI modifié) est constatée chez 7 patients sur 10 (68 %) pour le bras continu au terme des 54 semaines de traitement, ainsi qu’une amélioration du score NAPSI (Nail Psoriasis Severity Index) chez 6 patients sur 10 (56 %).

Enfin, CHRYSTEL a montré une amélioration précoce et prolongée de la qualité de vie des patients dans les deux bras de traitement. De plus, un taux de satisfaction élevé a été rapporté, y compris lors des périodes de re-traitement pour le bras intermittent.

Communication du Pr P. Carle (Toulouse) lors d’une conférence de presse des Laboratoires Wyeth.

 Dr BRIGITTE VALLOIS

Source : Le Quotidien du Médecin: 8693