Biologie cutanée

La recherche en plein essor

Publié le 17/12/2015
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La recherche en biologie cutanée expérimentale connaît en France une importante dynamique, qui gagne les frontières d’autres spécialités, comme l’immunologie, les maladies vasculaires, la cancérologie ou encore la biologie des cellules souches.

De plus en plus de jeunes dermatologues en fin de spécialité font des formations et l’on constate une réelle augmentation dans le domaine de la recherche. Pour le Pr Selim Aractingi, président du comité des bourses de la société française de dermatologie, « la formation par la recherche est toujours utile même si le dermatologue se destine à une activité libérale, car elle donne une vraie capacité à appréhender la manière de poser des questions et comment y répondre. C’est une école de la rigueur ».

Consciente de cette évolution, la Société française de dermatologie consacre un budget important à cet intérêt pour la recherche. Ainsi 540 000 euros annuels sont attribués pour aider des équipes de recherche et de l’ordre de 250 000 euros annuels à des bourses de Master 2, de thèse et post-doctorants.

Tous azimuts

Les thématiques de recherche sont actuellement très variées. La biologie des cellules souches de la peau normale et des cellules cancéreuses représente un domaine majeur de la recherche qui intéresse potentiellement tous les dermatologues. À titre d’exemple, une équipe américaine a récemment montré l’absence de destruction des cellules souches dans l’alopécie androgénique, mais l’amoindrissement d’un contingent de cellules dérivant de celles-ci. Ces résultats ouvrent la voie à des possibilités d’agir et donc d’obtenir une repousse des cheveux.

De nombreux travaux portent également sur le psoriasis et la dermatite atopique. Moins de 15 ans se sont écoulés entre la mise en évidence du rôle de l’IL 17 dans le psoriasis et la mise sur le marché d’un inhibiteur de cette voie. Les maladies génétiques de la peau, le vitiligo, les cancers de la peau sont également des domaines dans lesquels de nombreuses recherches sont réalisées avec des perspectives novatrices.

Un nouveau mécanisme génétique de susceptibilité au mélanome a été mis en évidence à Nice dans le laboratoire dirigé par Robert Balotti.

Enjeu majeur de santé publique, la réparation cutanée est le thème de nombreuses menées par différentes équipes. L’équipe française dont le professeur Salim Aractingi a la responsabilité explore la capacité à améliorer la cicatrisation cutanée altérée grâce à la mobilisation de cellules souches fœtales vers le site de plaie chronique. Ces cellules souches fœtales, issues de grossesse antérieure, peuvent alors stimuler l’angiogénèse et accélérer la cicatrisation.

Pour le Pr Aractingi, « Désormais, le pari est que les cliniciens comprennent les enjeux et l’importance de ces projets de recherche et les perspectives ouvertes par leurs résultats ».

Dr B. V.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9459