LA MAJORITÉ de l’acide hyaluronique corporel est dans la peau, plus particulièrement dans la matrice extra-cellulaire ( MEC) dont il est l’axe vertébral. En effet, l’AH détermine la forme et l’organisation architecturale des tissus mais il possède aussi un fort pouvoir hygroscopique et de grandes capacités rhéologiques, en augmentant le volume de la MEC par remplissage, en se liant à l’eau et aux électrolytes.
Autre particularité, l’AH possède des actions différentes en fonction de sa taille : quand la chaîne d’AH est complète, et le poids moléculaire élevé, il a des propriétés de modulation anti-angiogénique, anti-inflammatoire et immunorégulatrices. Quand l’AH est présent sous forme de courtes chaines ou d’oligomères, il intervient dans l’activation génique impliquée dans la prolifération, la migration cellulaire et l’inflammation, étant angiogénique et pro-inflammatoire. De ce fait, l’organisme utilise l’AH pour réguler le fonctionnement cellulaire, avec un rôle fondamental dans la cicatrisation.
L’AH : intervention aux trois stades de la cicatrisation.
L’AH intervient à tous les stades de cette dernière : lors de la phase vasculaire et inflammatoire ( 3 jours), l’AH est rapidement dépolymérisée avec élévation du taux de chaines courtes qui stimulent l’expression des gènes de l’inflammation et favorisent la vasodilatation. A la phase proliférative ( 15 jours) les fragments d’AH stimulent la migration des cellules et leur prolifération ( fibroblastes et kératinocytes), entraînant la multiplication des cellules endothéliales et la création de nouveaux vaisseaux.
A la phase de remodelage, ( 3 à 9 mois), on observe la disparition progressive des oligomères d’AH et la synthèse de nouveaux polymères, ce qui aboutit à l’arrêt des processus de prolifération et de migration.
Ainsi l’AH semble jouer un rôle majeur dans la formation de la cicatrice et dans sa qualité ; d’ailleurs, chez le ftus, la cicatrisation est complète sans cicatrice, sans doute en raison de fortes concentrations d’AH de haut poids moléculaire dans le tissu interstitiel.
Démonstration clinique
Les propriétés de l’AH sont à la base de l’efficacité clinique, celle-ci étant démontrée par une nouvelle étude clinique réalisée chez 101 patients présentant un ulcère de jambe d’origine veineuxe ou mixte. Ialuset crème ou un comparateur neutre ont été appliqués pendant 60 jours, au maximum.
Dès le 45° jour, on observe une réduction significative de la taille de l’ulcère sous Ialuset ( p = 0,0024), la diminution étant progressive et linéaire.
Par ailleurs, la douleur au retrait du pansement est moindre avec Ialuset crème ( p = 0,0276) et la tolérance a été bonne et comparable dans les deux groupes.
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