Les biothérapies à l'essai

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Publié le 26/02/2018

On retrouve une prolifération de TNF α au niveau des lésions de  l'hydradénite suppurée (HS, ou maladie de Verneuil), et celle-ci est volontiers associée à diverses pathologies impliquant les TNF α. Il était donc logique de tester les anti-TNF α dans ce contexte.

Lorsqu’elle est associée à une maladie de Crohn, le traitement par l’infliximab améliore l’HS. Les premières publications sur l’efficacité de l’infliximab dans l’HS de modérée à sévère datent de 2010. Une étude en double aveugle vs placebo avait montré que l’infliximab diminuait l’inflammation, la douleur, la sévérité des lésions, et améliorait la qualité de vie. Le laboratoire n’a pas développé cette indication, mais a ainsi ouvert la voie à d’autres.

Sous adalimumab, la douleur est divisée par deux à 12 semaines, et la réponse se maintient à 48 semaines. Après les études Pioneer, l’adalimumab a obtenu l’agrément de l’Agence européenne pour l’évaluation des médicaments (EMEA), dans le traitement de l’HS active de modérée à sévère chez les adultes après échec des traitements conventionnels. Mais la France fait exception en Europe, puisqu’elle refuse son remboursement dans cette indication.

Les données les plus récentes dans la vraie vie montrent une efficacité moyenne, avec une réponse complète chez 12 % des personnes, et partielle (d’au moins 50 %) chez 46 %. L’adalimumab pourrait être d’autant plus efficace que l’inflammation est importante et qu’il existe un tabagisme, des corrélations à approfondir. « Il est possible d’opérer sous anti-TNF tout en obtenant une bonne cicatrisation », avertit le Dr Renard (CHU de Reims).

Les études menées avec les autres biothérapies, comme les anti-IL 12/23, les anti-IL 6 ou les anti-IL 1β sont décevantes. On attend les résultats des essais menés avec le secukinumab, un anti-IL 17, ou les anticorps monoclonaux anti-C 5a. « Il ne faut cependant pas s’attendre à un traitement univoque de l’HS, mais à diverses stratégies combinant traitements chirurgicaux, systémiques, antibiotiques, biothérapie, etc. », conclut le Dr Pierre-André Bécherel (dermatologue, Antony).


Source : Le Quotidien du médecin: 9643